1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80
81
82
83
84
85
86
87
88
89
90
91
92
93
94
95
96
97
98
99
100
|
Titre: Responsabilité(s)
Auteur: Bruno
Date: Thu 07 Jun 2012 23:42:18 +0200
Lien: https://blog.spyou.org/wordpress-mu/2012/06/07/responsabilites/
[image 2: enfant_plage][2]
Crédit photo : traaf
A l’occasion d’un débat avec @ulebrun[3], @jocanaan[4] et @tris_acatrinei[5],
nous avons, once again, évoqué le bon comportement à avoir en matière
d’internet avec les jeunes générations.
Axiome de base : mon enfant se balade sur le réseau et tombe, volontairement ou
pas, sur ce qu’on appelle pudiquement un « contenu inapproprié ». Pornographie,
infantile ou pas, scènes violentes, personnes mal intentionnées ou dépeçage en
bonne et due forme, pick one, c’est pas le choix qui manque.
La solution prônée par les pouvoirs publics est, comme on s’en doute,
régalienne à souhait : « on se débarrasse de tout ce merdier en coupant au plus
court ». Le plus court, c’est d’aller voir les gens qui sont en haut de la
chaîne alimentaire sur internet (les opérateurs) et leur demander de faire des
trucs pas clairs avec le réseau pour empêcher ou limiter très fortement l’accès
à ce qu’on souhaite voir disparaître. Manque de pot, c’est une solution que
quelques gus dans un garage (et pas mal d’autres dans d’autres coins)
n’apprécient pas vraiment et qui rencontre donc une farouche opposition qui
commence largement à baver dans l’opinion publique, et c’est tant mieux.
La solution à l’exact opposé consiste à limiter volontairement l’accès au
réseau à nos enfants avec un tas d’artifices techniques allant du simple
contrôle parental au firewall en fond de réseau domestique pour les plus calés
en la matière. Cette solution rencontre trois problèmes :
* D’une part, il faut avoir un socle de compétences minimales que bon nombre
d’adultes n’ont pas aujourd’hui. Ils sont en fait tellement largués que ce
sont les enfants qui leur font découvrir les outils, et comme dans toutes
les situations où l’enfant prend le rôle du parent, l’autorité ne peut que
très difficilement s’appliquer.
* D’autre part, du fait de ce manque de compétence (et souvent de temps), les
parents vont naturellement aller vers des solutions simples qui, au mieux
seront quasi inefficaces car aisément contournables et au pire dangereuses,
car confiant la maîtrise de ce à quoi les enfants ont le droit d’accéder à
une entreprise dont le principal moteur reste finalement le pognon.
* Enfin, elle limite de facto le périmètre auquel l’enfant a accès sur le
réseau, de sorte que la minitélisation qu’on souhaite tous éviter en se
battant pour la neutralité du net reviendra par la porte de derrière pour
défendre la sacro-sainte pureté de l’enfant au détriment de l’ouverture de
son esprit et la culture de son envie de découverte.
Je suis un garçon qui aime bien les consensus, si possible mous, à défaut de
mieux, et il me semble que le bon sens impose plusieurs actions à plusieurs
niveaux :
* Parler d’internet, en bien comme en mal, à l’école, et ne pas se contenter
de le traiter comme un outil
* Faire comprendre aux parents qu’en dessous d’un certain âge, l’ordinateur
reste dans le salon sous leur surveillance directe et que ce n’est pas une
boitâkon[6]
* Leur rentrer également dans le crâne qu’il faut s’intéresser à ce que les
enfants y font et qu’il vaut mieux cultiver la complicité que l’opposition
(même si c’est pas facile)
* Et pour les plus téméraires, leur apprendre à s’en servir au-delà des bases
minimales qu’ils devraient tous avoir
Mais aussi, et là je vais faire râler quelques intégristes (oui, j’aime ça !) :
* Responsabiliser les FAI qui doivent éduquer leurs clients, et si possible
pas juste en mettant un soft de contrôle parental planqué je ne sais où au
fond des CGV parce-que-la-loi-les-y-oblige
* Responsabiliser les hébergeurs de contenus qui, outre la LCEN, ne devraient
pas avoir à se faire prier pour signaler à qui de droit la présence d’une
photo où un môme de 10 ans se fait violer ou bien une vidéo où un cinglé
découpe un pauvre gars en tranches. Ailleurs dans le monde, je ne sais pas,
mais en France, tous les opérateurs ont la carte de visite du gentil
monsieur qui est passé voir tous les professionnels d’internet pour parler
pédo-terro-dangero-istes.
Ces deux points n’ont même (surtout ?) pas à faire l’objet d’une quelconque
loi, c’est juste du bon sens. Une fois que ce sera réglé, on pourra retourner
causer de ce qu’il faut faire à propos de la diffamation en ligne et du bon
goût de la coupe ticket-de-métro sur certaines vidéos.
Mais comme tout fout l’camp, ma bonne dame, j’ai peur que ce manque flagrant de
bon sens de certains ne doive être compensé par quelques actions musclées
d’autres qui auront à coeur de protéger notre marmaille autrement qu’en lui
mettant du papier bulle autour pour la flanquer au fond d’un carton… Et ce avec
des méthodes qui créeront fort probablement des dégâts collatéraux.
Je laisse votre imagination travailler et je propose que @jocanaan[4] profite
de sa position pour appuyer au moins les impératifs d’éducation
parentalo-enfantine et qu’on essaie de faire quelque chose de ce coté dès la
rentrée 2012.
Liens:
[1]: http://www.flickr.com/photos/traaf/4502491364/ (lien)
[2]: http://blog.spyou.org/wordpress-mu/files/2012/03/enfant_plage-300x200.jpg (image)
[3]: https://twitter.com/#!/ulebrun (lien)
[4]: https://twitter.com/#!/Jocanaan (lien)
[5]: https://twitter.com/#!/Tris_Acatrinei (lien)
[6]: http://blog.spyou.org/wordpress-mu/2010/11/05/mon-google-dans-ma-tele/ (lien)
|