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authorneodarz <neodarz@neodarz.net>2017-03-10 11:58:22 +0100
committerneodarz <neodarz@neodarz.net>2017-03-10 11:58:22 +0100
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+Titre: Economie coopérative : rebooter les modèles du 20ème siècle
+Auteur: Bruno
+Date: Mon 14 Dec 2015 22:09:15 +0100
+Lien: https://blog.spyou.org/wordpress-mu/2015/12/14/economie-cooperative-rebooter-les-modeles-du-20eme-siecle/
+
+[La présente prose est l’œuvre de l'ami Drapher, en CC-BY-SA. Et pour
+l'occasion, pas d’illustration, parce qu'il ne faut pas vous détourner le
+regard du fond !]
+ ------------------------------------------------------------------------------
+
+Le 21ème siècle appelle de nombreux changements, dont un qui est central : la
+gouvernance. Les systèmes politiques sont à bout de souffle, et c’est du côté
+des structures économiques, citoyennes, sociales, que les changements majeurs
+sont en train de survenir. Internet est au centre de cette mutation, changement
+qui veut que les hommes et les femmes de ce nouveau siècle peuvent collaborer
+les uns avec les autres sur de nouvelles bases, en inventant de nouveaux
+modèles.
+
+Le vieux modèle étouffe
+
+Depuis le 19ème siècle, c’est le modèle pyramidal qui prime dans l’entreprise,
+les institutions, l’Etat, — et en réalité — dans toutes les structures. Le
+principe pyramidal est d’organiser le travail depuis le haut vers le bas. En
+haut, les dirigeants, qui orientent et ordonnent, puis des cadres (ou
+structures) intermédiaires qui répartissent les tâches, jusqu’aux exécutants
+qui… exécutent. Structure verticale, centralisée, donc, basée sur le pouvoir du
+capital, la hiérarchie, l’autorité et la suprématie d’une classe sur les
+autres, celles des détenteurs de la richesse sur les masses. Une forme de
+continuation du système monarchique.
+
+Internet a bousculé ce modèle La raison est simple : Internet est décentralisé,
+sans hiérarchie, sans classes, et offre le « pouvoir » à ceux qui… agissent en
+son sein. Il existe donc désormais des modes de fonctionnement humains basés
+sur le fonctionnement d’Internet. Ils sont axés sur quelques critères assez
+simple mais essentiels : la transparence, la coopération, l’horizontalité et le
+partage de connaissances, de compétences etc… L’opposé exact du vieux système
+du 20ème siècle basé sur : l’opacité, l’autorité, la compétition, la captation
+(de savoirs, de richesses).
+
+Un changement s’opère-t-il ?
+
+Les sociétés modernes offrent de plus en plus de facilités (déplacements,
+communications, acquisitions de savoirs, etc) qui permettent à leurs habitants
+d’envisager leurs existences autrement que par la simple vocation d’obtenir un
+emploi, de s’y maintenir le plus possible en attendant l’âge de récupérer
+l’argent cotisé au cours de sa vie, pour «enfin » vivre sans travailler en
+bénéficiant d’une pension par répartition, ce qui est appelé la « retraite ».
+
+Il est désormais acquis que l’emploi n’est pas garanti pour la plupart des
+citoyens, que les individus ont de toute manière de plus en plus envie de se
+former tout au long de leur vie et de changer d’activité, et que
+l’épanouissement personnel est de loin le critère le plus important pour
+définir la notion de « travail ».
+
+Le travail est une activité permettant avant tout de faire du lien social.
+L’être humain est un animal social et si vous l’isolez il dépérit. Travailler,
+au XXème siècle était uniquement déclaré comme « une nécessité pour se nourrir,
+se vêtir, se loger », et cette vision du travail a largement participé à créer
+une société angoissée et dépressive, mécontente de son sort et asservie au
+pouvoir politique ou économique.
+
+Au XXIème siècle, ce phénomène est en train de se modifier. Les nouvelles
+structures économiques qui émergent ne basent plus leur fonctionnement sur les
+modèles de compétitivité, compétition, rentabilité maximale, et ne fonctionnent
+plus sur la base pyramidale ancienne. Le but des ces structures et des
+individus qui poussent dans ce sens ? Créer les conditions les plus favorables
+pour permettre à des ceux qui s’y meuvent d’échanger les uns avec les autres
+dans un objectif commun. Ces conditions se créent au sein de structures
+économiques, puisque le moyen le plus simple de faire des choses les uns avec
+les autres, est d’avoir une activité commune, et comme l’argent reste — le plus
+souvent — un outil indispensable pour « faire des choses », cette activité est
+fréquemment économique.
+
+Une vision autre de l’économie est-elle possible ?
+
+Les nouvelles structures coopératives, basées sur la collaboration horizontale
+des individus ont pour objectif de permettre à ceux-ci de s’épanouir dans leurs
+activités. Qu’ils gagnent d’ailleurs de l’argent ou non au sein de la
+structure. Le but est de fournir des conditions de travail épanouissantes, un
+mode relationnel équilibré, une fluidité dans les actions individuelles ou
+collectives. Pour résumer, ces structures cherchent à faire que chaque membre
+de la structure « s’éclate » en son sein. Pour le bien de tous, comme pour le
+sien.
+
+Les méfaits de « l’argent » dans le modèle du XXème siècle sont connus :
+jalousies, besoin de dominer, obsession de la performance, etc…
+
+Mais pourtant ces méfaits n’existent pas dans les structures d’avenir qui se
+constituent au XXIème siècle, et que nous appellerons « coopératives
+d’épanouissement ». La première raison est que l’économie est une chose
+différente de l’argent. On peut créer une économie sans argent, par exemple.
+Les principes de « gagner sa vie » ou de « faire des profits » n’ont pas cours
+dans une coopérative d’épanouissement du 21ème siècle, pour la simple et bonne
+raison que ces critères ne sont pas significatifs.
+
+On ne travaille pas dans ce type de structures : on y a une activité.
+Rémunérée, ou non, de large amplitude ou de faible ampleur, mais le principe
+central reste : l’épanouissement de chacun en son sein. Si payer quelqu’un qui
+a un besoin financier est nécessaire pour que la structure continue à
+fonctionner de manière équilibrée, il est possible de le faire. Ce sera
+l’ensemble des acteurs de la société qui le décideront ensemble. Si l’activité
+semble importante aux yeux des membres, et si le besoin financier est considéré
+comme raisonnable. Inversement, des acteurs peuvent ne pas demander de
+rémunération pour leurs activités. Les raisons peuvent être diverses : activité
+réduite ou aléatoire, pas de besoin financier particulier, envie de profiter de
+l’activité sans contrepartie pour ne pas subir le « poids de l’argent », etc…
+
+Cette économie, profondément collaborative et coopérative n’a pas pour objet
+l’enrichissement personnel de ceux qui s’y activent. Elle est avant tout un
+moyen pour des individus de créer de l’activité ensemble. Ce qui ne signifie
+pas qu’elle ne doit pas se préoccuper d’être rentable au sens — avant tout — de
+ne pas « vivre au dessus de ses moyens », d’être autonome financièrement.
+
+C’est impossible ma brave dame !
+
+Le rapport à l’argent, aux besoins matériels, à l’effort, à l’échange, à
+l’autorité, à l’autonomie sont au cœur de cette nouvelle approche dans le
+travail. Si l’argent est un moteur principal (pour ceux qui veulent
+participer), cela ne fonctionne pas. Tout comme le fait d’avoir une activité
+pour avant tout satisfaire des besoins matériels . L’effort, subi comme une
+contrainte désobligeante, ne permet pas non plus de faire fonctionner ce types
+de structures. L’autorité quant à elle, renvoie toujours au pouvoir, donc à
+l’argent, même symbolique, et ne permet pas l’épanouissement, c’est une chose
+établie. L’autonomie est bien entendu indispensable, puisque sinon, chacun
+attend des ordres ou des validations… d’une autorité.
+
+Ce types de structure peuvent donc se constituer avec des individus autonomes,
+sans appétence pour le pouvoir, pratiquant la collégialité, ayant remplacé le
+mot effort par épanouissement dans l’activité, et ayant un rapport sain à
+l’argent , c’est-à-dire dégagé au maximum qu’il est possible de le faire.
+
+Ces nouveaux modèles renvoient à des changements majeurs dans les sociétés
+développées, instiguées par les individus, sans le contrôle du pouvoir
+politique. Ils représentent une forme de maturité sociale et économique,
+politique, qui peut modifier sensiblement la donne face à un vieux monde
+autoritaire et prédateur qui s’accroche à ses prérogatives.
+
+Ces structures peuvent changer la donne: particulièrement d’un point de vue
+social, puisqu’elles démontrent qu’en sortant des schémas établis et déclarés
+comme incontournables, le travail peut devenir une manière de bien vivre, être
+avec les autres, un plaisir, créer des richesses, une contingence pratique mais
+sans enjeu.
+
+Au final, il semble que désormais, tout soit possible. Surtout les choses qui
+paraissent impossibles.
+
+Puisque après tout, ce ne sont que des hommes et des femmes qui empêchent ou
+permettent les renouveaux.
+
+Pour changer le monde, il faut toujours commencer par changer soi-même. Les
+nouvelles structures économiques sont une part très importante de ce changement
+de monde nécessaire.