From bc1d70343807104ccf64b6bde9b2db54270203ff Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: neodarz Date: Fri, 10 Mar 2017 11:58:22 +0100 Subject: Initiale release --- ...oprative__rebooter_les_modles_du_20me_sicle.txt | 152 +++++++++++++++++++++ 1 file changed, 152 insertions(+) create mode 100644 Economie_cooprative__rebooter_les_modles_du_20me_sicle.txt (limited to 'Economie_cooprative__rebooter_les_modles_du_20me_sicle.txt') diff --git a/Economie_cooprative__rebooter_les_modles_du_20me_sicle.txt b/Economie_cooprative__rebooter_les_modles_du_20me_sicle.txt new file mode 100644 index 0000000..2ac9aaa --- /dev/null +++ b/Economie_cooprative__rebooter_les_modles_du_20me_sicle.txt @@ -0,0 +1,152 @@ +Titre: Economie coopérative : rebooter les modèles du 20ème siècle +Auteur: Bruno +Date: Mon 14 Dec 2015 22:09:15 +0100 +Lien: https://blog.spyou.org/wordpress-mu/2015/12/14/economie-cooperative-rebooter-les-modeles-du-20eme-siecle/ + +[La présente prose est l’œuvre de l'ami Drapher, en CC-BY-SA. Et pour +l'occasion, pas d’illustration, parce qu'il ne faut pas vous détourner le +regard du fond !] + ------------------------------------------------------------------------------ + +Le 21ème siècle appelle de nombreux changements, dont un qui est central : la +gouvernance. Les systèmes politiques sont à bout de souffle, et c’est du côté +des structures économiques, citoyennes, sociales, que les changements majeurs +sont en train de survenir. Internet est au centre de cette mutation, changement +qui veut que les hommes et les femmes de ce nouveau siècle peuvent collaborer +les uns avec les autres sur de nouvelles bases, en inventant de nouveaux +modèles. + +Le vieux modèle étouffe + +Depuis le 19ème siècle, c’est le modèle pyramidal qui prime dans l’entreprise, +les institutions, l’Etat, — et en réalité — dans toutes les structures. Le +principe pyramidal est d’organiser le travail depuis le haut vers le bas. En +haut, les dirigeants, qui orientent et ordonnent, puis des cadres (ou +structures) intermédiaires qui répartissent les tâches, jusqu’aux exécutants +qui… exécutent. Structure verticale, centralisée, donc, basée sur le pouvoir du +capital, la hiérarchie, l’autorité et la suprématie d’une classe sur les +autres, celles des détenteurs de la richesse sur les masses. Une forme de +continuation du système monarchique. + +Internet a bousculé ce modèle La raison est simple : Internet est décentralisé, +sans hiérarchie, sans classes, et offre le « pouvoir » à ceux qui… agissent en +son sein. Il existe donc désormais des modes de fonctionnement humains basés +sur le fonctionnement d’Internet. Ils sont axés sur quelques critères assez +simple mais essentiels : la transparence, la coopération, l’horizontalité et le +partage de connaissances, de compétences etc… L’opposé exact du vieux système +du 20ème siècle basé sur : l’opacité, l’autorité, la compétition, la captation +(de savoirs, de richesses). + +Un changement s’opère-t-il ? + +Les sociétés modernes offrent de plus en plus de facilités (déplacements, +communications, acquisitions de savoirs, etc) qui permettent à leurs habitants +d’envisager leurs existences autrement que par la simple vocation d’obtenir un +emploi, de s’y maintenir le plus possible en attendant l’âge de récupérer +l’argent cotisé au cours de sa vie, pour «enfin » vivre sans travailler en +bénéficiant d’une pension par répartition, ce qui est appelé la « retraite ». + +Il est désormais acquis que l’emploi n’est pas garanti pour la plupart des +citoyens, que les individus ont de toute manière de plus en plus envie de se +former tout au long de leur vie et de changer d’activité, et que +l’épanouissement personnel est de loin le critère le plus important pour +définir la notion de « travail ». + +Le travail est une activité permettant avant tout de faire du lien social. +L’être humain est un animal social et si vous l’isolez il dépérit. Travailler, +au XXème siècle était uniquement déclaré comme « une nécessité pour se nourrir, +se vêtir, se loger », et cette vision du travail a largement participé à créer +une société angoissée et dépressive, mécontente de son sort et asservie au +pouvoir politique ou économique. + +Au XXIème siècle, ce phénomène est en train de se modifier. Les nouvelles +structures économiques qui émergent ne basent plus leur fonctionnement sur les +modèles de compétitivité, compétition, rentabilité maximale, et ne fonctionnent +plus sur la base pyramidale ancienne. Le but des ces structures et des +individus qui poussent dans ce sens ? Créer les conditions les plus favorables +pour permettre à des ceux qui s’y meuvent d’échanger les uns avec les autres +dans un objectif commun. Ces conditions se créent au sein de structures +économiques, puisque le moyen le plus simple de faire des choses les uns avec +les autres, est d’avoir une activité commune, et comme l’argent reste — le plus +souvent — un outil indispensable pour « faire des choses », cette activité est +fréquemment économique. + +Une vision autre de l’économie est-elle possible ? + +Les nouvelles structures coopératives, basées sur la collaboration horizontale +des individus ont pour objectif de permettre à ceux-ci de s’épanouir dans leurs +activités. Qu’ils gagnent d’ailleurs de l’argent ou non au sein de la +structure. Le but est de fournir des conditions de travail épanouissantes, un +mode relationnel équilibré, une fluidité dans les actions individuelles ou +collectives. Pour résumer, ces structures cherchent à faire que chaque membre +de la structure « s’éclate » en son sein. Pour le bien de tous, comme pour le +sien. + +Les méfaits de « l’argent » dans le modèle du XXème siècle sont connus : +jalousies, besoin de dominer, obsession de la performance, etc… + +Mais pourtant ces méfaits n’existent pas dans les structures d’avenir qui se +constituent au XXIème siècle, et que nous appellerons « coopératives +d’épanouissement ». La première raison est que l’économie est une chose +différente de l’argent. On peut créer une économie sans argent, par exemple. +Les principes de « gagner sa vie » ou de « faire des profits » n’ont pas cours +dans une coopérative d’épanouissement du 21ème siècle, pour la simple et bonne +raison que ces critères ne sont pas significatifs. + +On ne travaille pas dans ce type de structures : on y a une activité. +Rémunérée, ou non, de large amplitude ou de faible ampleur, mais le principe +central reste : l’épanouissement de chacun en son sein. Si payer quelqu’un qui +a un besoin financier est nécessaire pour que la structure continue à +fonctionner de manière équilibrée, il est possible de le faire. Ce sera +l’ensemble des acteurs de la société qui le décideront ensemble. Si l’activité +semble importante aux yeux des membres, et si le besoin financier est considéré +comme raisonnable. Inversement, des acteurs peuvent ne pas demander de +rémunération pour leurs activités. Les raisons peuvent être diverses : activité +réduite ou aléatoire, pas de besoin financier particulier, envie de profiter de +l’activité sans contrepartie pour ne pas subir le « poids de l’argent », etc… + +Cette économie, profondément collaborative et coopérative n’a pas pour objet +l’enrichissement personnel de ceux qui s’y activent. Elle est avant tout un +moyen pour des individus de créer de l’activité ensemble. Ce qui ne signifie +pas qu’elle ne doit pas se préoccuper d’être rentable au sens — avant tout — de +ne pas « vivre au dessus de ses moyens », d’être autonome financièrement. + +C’est impossible ma brave dame ! + +Le rapport à l’argent, aux besoins matériels, à l’effort, à l’échange, à +l’autorité, à l’autonomie sont au cœur de cette nouvelle approche dans le +travail. Si l’argent est un moteur principal (pour ceux qui veulent +participer), cela ne fonctionne pas. Tout comme le fait d’avoir une activité +pour avant tout satisfaire des besoins matériels . L’effort, subi comme une +contrainte désobligeante, ne permet pas non plus de faire fonctionner ce types +de structures. L’autorité quant à elle, renvoie toujours au pouvoir, donc à +l’argent, même symbolique, et ne permet pas l’épanouissement, c’est une chose +établie. L’autonomie est bien entendu indispensable, puisque sinon, chacun +attend des ordres ou des validations… d’une autorité. + +Ce types de structure peuvent donc se constituer avec des individus autonomes, +sans appétence pour le pouvoir, pratiquant la collégialité, ayant remplacé le +mot effort par épanouissement dans l’activité, et ayant un rapport sain à +l’argent , c’est-à-dire dégagé au maximum qu’il est possible de le faire. + +Ces nouveaux modèles renvoient à des changements majeurs dans les sociétés +développées, instiguées par les individus, sans le contrôle du pouvoir +politique. Ils représentent une forme de maturité sociale et économique, +politique, qui peut modifier sensiblement la donne face à un vieux monde +autoritaire et prédateur qui s’accroche à ses prérogatives. + +Ces structures peuvent changer la donne: particulièrement d’un point de vue +social, puisqu’elles démontrent qu’en sortant des schémas établis et déclarés +comme incontournables, le travail peut devenir une manière de bien vivre, être +avec les autres, un plaisir, créer des richesses, une contingence pratique mais +sans enjeu. + +Au final, il semble que désormais, tout soit possible. Surtout les choses qui +paraissent impossibles. + +Puisque après tout, ce ne sont que des hommes et des femmes qui empêchent ou +permettent les renouveaux. + +Pour changer le monde, il faut toujours commencer par changer soi-même. Les +nouvelles structures économiques sont une part très importante de ce changement +de monde nécessaire. -- cgit v1.2.1