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Titre: Internet par et pour les collectivités (1)
Auteur: Bruno
Date: Wed 12 Mar 2014 14:20:42 +0100
Lien: https://blog.spyou.org/wordpress-mu/2014/03/12/internet-par-et-pour-les-collectivites-1/
[image 2][2]
Crédit photo : WGyuri
En cette période électorale, une petite déclinaison de ma série sur « fabriquer
son internet[3] » dédiée aux collectivités.
J’expérimente depuis 18 mois les relations avec les élus dans le cadre du
développement de l’activité de Pclight[4] dans mon petit coin de Bourgogne et
le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on a pas le cul sorti des ronces.
Une très grande partie du texte des articles de la série sont issus d’un
document que j’ai écrit en pensant en faire une lettre ouverte à destination de
deux élus de mon petit coin de Bourgogne : Nicolas Soret[5] et Guy Bourras[6],
mais à la réflexion je préfère largement que ces propos puissent servir à tous
plutôt que d’attiser des rancœurs déjà très tenaces.
Préambule
Les solutions décrites dans cette suite d’article n’ont aucunement pour but de
remplacer un Orange, un Free ou un SFR. Il s’agit uniquement de proposer des
solutions pragmatique et financièrement réaliste aux collectivités qui
souhaitent prendre à bras le corps le problème d’accès et/ou de débit de leur
population. Elles ont le double avantage de ne pas hypothéquer les capacités
d’investissement de l’argent publique et d’envisager à court terme de créer un
ou plusieurs emplois.
Je ne les propose pas en l’air, je suis, comme quelques autres personnes,
volontaire pour les mettre en oeuvre, pour peu que ce soit géographiquement
accessible et que, pendant le temps que j’y passe, je sois en mesure de nourrir
ma famille et payer mes crédits.
Problématique
Cette prose étant destinée à un public un peu différent de celui fréquentant
mon blog habituellement, quelques rappels « de base » :
Internet est un réseau de communication qui relie des machines. Les méthodes de
communication sont très diverses, il existe même une documentation pour faire
marcher internet par pigeons voyageurs. Non, ne riez pas, ça a été testé et
validé[7].
Mais internet, c’est avant tout quelque chose qui relie les Hommes. Sans usages
et contenus, ce n’est qu’une coquille vide. Sans réseau, les usages n’ont pas
lieux et les contenus ne circulent pas. Un partout, la balle au centre, les
deux sont nécessaires et doivent être réfléchis. Entendons nous bien, par «
usages & contenus » je ne parle pas que de consulter facebook et youtube.
Internet a la particularité souvent occultée de permettre la communication
directe entre ses utilisateurs : toute machine reliée au réseau est à la fois
réceptrice mais aussi émettrice de contenu. C’est le principe de base du
peer2peer tant décrié dans son rôle d’entremetteur dans l’échange de contenus
culturel mais qui est en réalité la base technique même qui a présidé à la
naissance d’Internet.
L’attention publique se focalise depuis déjà un bon moment sur le débit. Ce
n’est pas pour rien : sans débit convenable, les usages sont très limités, les
contenus également et il n’y a pas (ou très peu) d’innovation possible. Pour
augmenter le débit, il y a tout un tas de solutions, mais la première question
à se poser est « qui fait quoi ? ».
Aujourd’hui, pour un territoire, surtout rural, c’est Orange qui fait tout. On
aura beau parler de dégroupage, de concurrence ouverte, d’opérateurs
alternatifs, le réseau physique implanté dans nos trottoirs et accroché aux
poteaux qui bordent nos champs appartient à Orange qui en fait ce qu’il veut,
modulo quelques obligations d’ouverture à la concurrence imposées du bout des
lèvres par le régulateur. On se consolera sans doute de savoir qu’il reste un
peu plus de 25% du capital détenu par la collectivité : au moins, nous n’avons
pas (encore) tout perdu.
C’est donc Orange qui transporte les données entre nos habitants et le reste du
réseau, au moins pour ce qui concerne les quelques derniers kilomètres.
On trouve ensuite une kyrielle d’acteurs divers et variés : concessionnaires
d’autoroutes, voies navigables, réseaux ferrés, entreprises d’électrification,
etc. en bref, des gens habitués à la notion de réseau sur la voie publique qui
ont tout naturellement investi dans la création de ce nouveau réseau et qui,
comme pour tous les autres, gèrent les grands axes relativement simples à
rentabiliser et laissent ensuite le soin à la collectivité ou au secteur privé
de gérer la desserte finale.
Il existe enfin un dernier étage particulier à Internet qui concerne le
transport transfrontalier, transmaritime et spatial des données. C’est
l’apanage de grands opérateurs IP dont quasiment aucun n’est français et dont
l’activité n’est que peu corrélée aux zones géographiques. Nous n’en ferons
donc pas état ici.
En ce qui concerne internet, la donne est un peu différente dans la partie
desserte: le réseau n’est pas passif. Pour desservir l’abonné final, il y a
besoin, tout le long du parcours, d’équipements coûteux à la fois à l’achat
mais aussi à l’entretien. Pour parfaire la situation, ils sont soumis à des
pannes beaucoup plus souvent qu’un compteur électrique et requiert un niveau de
compétence plus élevé qu’un robinet pour pouvoir fonctionner pleinement.
C’est pourquoi les gestionnaires d’autres types de réseaux, flairant le
traquenard, se sont toujours limités aux parties passives du travail :
fourreaux vides ou fibres « noires ». Il semble que le débat porte également
sur ce sujet concernant les collectivité et puisse se résumer en une phrase :
« qui va payer pour creuser ? »
S’en vient immédiatement la question de savoir si on achète les trous ou si on
loue les trous. Mais c’est un faux problème dont nous parlerons dans le
prochain article[8].
Liens:
[1]: http://www.flickr.com/photos/wgyuri/ (lien)
[2]: http://blog.spyou.org/wordpress-mu/files/2014/03/orange-300x225.jpg (image)
[3]: http://blog.spyou.org/wordpress-mu/2013/03/20/fabriquer-son-internet/ (lien)
[4]: http://www.pclight.fr/ (lien)
[5]: https://www.facebook.com/soret.nicolas (lien)
[6]: https://www.facebook.com/guy.bourras (lien)
[7]: https://www.rfc1149.net/rfc1149.html (lien)
[8]: http://blog.spyou.org/wordpress-mu/2014/03/12/internet-par-et-pour-les-collectivites-2/ (lien)
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