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path: root/Diversit_imperceptible.txt
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authorneodarz <neodarz@neodarz.net>2017-03-10 11:58:22 +0100
committerneodarz <neodarz@neodarz.net>2017-03-10 11:58:22 +0100
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-rw-r--r--Diversit_imperceptible.txt80
1 files changed, 80 insertions, 0 deletions
diff --git a/Diversit_imperceptible.txt b/Diversit_imperceptible.txt
new file mode 100644
index 0000000..80d626b
--- /dev/null
+++ b/Diversit_imperceptible.txt
@@ -0,0 +1,80 @@
+Titre: Diversité imperceptible
+Auteur: Bruno
+Date: Thu 07 Mar 2013 07:50:48 +0100
+Lien: https://blog.spyou.org/wordpress-mu/2013/03/07/diversite-imperceptible/
+
+[La présente bafouille a été écrite dans le cadre du 4e opus "au fil des labs[1]
+", paru il y a quelques jours, 2 mois après leur torpillage[2]]
+ ------------------------------------------------------------------------------
+[image 4][4]
+
+Crédit photo : truthout.org
+
+Habitude a été prise de parler de « consommateurs » pour décrire ceux qui se
+servent d’objets ou de services qui peuvent s’acheter. La culture ne fait pas
+exception, à ceci près que ce n’est ni un service, ni un objet. D’aucuns diront
+qu’on peut se détendre en écoutant de la musique et qu’il y a donc service
+rendu. D’autres ajouteront qu’un livre est un objet qu’on achète.
+
+Mais au fond, et c’est le cas de le dire, lorsqu’on achète quelque chose
+contenant de la culture, on achète le support et/ou le contenu. On n’achète pas
+« la culture », elle est intangible, plurielle, dépendante de celui qui y
+accède, de la société en général. Nous ne parlons pas ici du divertissement,
+industriel ou pas, même s’il embarque avec lui un morceau de culture, si on
+s’en réfère à la définition communément admise du terme culture.
+
+Il n’est donc pas juste de parler de consommation de la culture. Qu’elle soit
+artistique, technique, humaine ou autre, elle ne se consomme pas mais
+s’acquiert. Si j’apprends comment fabriquer une roue, quelqu’un qui le sait
+déjà ne va pas oublier. Si j’apprécie un tableau de Picasso, quelqu’un qui
+l’appréciait ne va pas soudain le trouver hideux. Il n’y a donc pas
+consommation mais appropriation, sauf dans le cas où l’art en question est un
+objet unique, encore qu’il puisse être copié et que, même s’il est la propriété
+physique d’un autre, il peut souvent être apprécié (musée, reprographie…).
+
+Internet facilite grandement cette appropriation par la disparition du support
+physique permettant un transport plus rapide et une force de dissémination
+incomparable. En contrepartie, ces facilités entraînent une difficulté à cerner
+précisément le profil de ceux qui s’approprient la culture.
+
+Même si beaucoup critiquent sa centralisation et sa massification, internet
+participe aux cohésions. Locale, nationale, et même mondiale. Malgré les
+apparences, loin de vouloir fondre tout le monde dans le même moule, le réseau
+permet juste à chacun de s’approprier les cultures de l’ensemble de l’humanité,
+à chacun de tirer ce qu’il souhaite de cet amas de connaissances et de
+contenus, pour peu qu’il sache s’en servir.
+
+Certains rétorqueront que la majorité ne fait que courir après facebook et
+youtube, mais sous ces apparences futiles, on s’y cultive fort bien, une fois
+passé la phase du débutant équipé de ses photos de beuveries et de ses lols.
+
+L’accès à la culture sur internet entraîne malheureusement ce que l’on nomme la
+fracture numérique. Les générations plus âgées sont, par exemple,
+particulièrement absentes des réseaux. Cela ne veut bien entendu pas dire
+qu’elles sont étrangères à la culture, mais la cohésion est difficile à assurer
+lorsqu’une partie de la population se cultive majoritairement via un outil
+pendant que l’autre le fait avec d’autres.
+
+Cet état de fait est, en prime, dommageable aux deux moitiés, certains
+pourvoyeurs de culture s’évertuant à ne pas assurer la disponibilité des
+contenus sur tous les outils disponibles.
+
+Bien malin celui qui pourra déterminer les profils de ceux qui se cultivent via
+le réseau. Là où il était éventuellement possible de déterminer qui achetait
+tel livre, le transport numérique et le (relatif) anonymat sur le réseau font
+aisément voler en éclat toute méthode statistique.
+
+Mais est-ce nécessaire de se pencher sur cette question ? Une simple
+constatation suffirait à conclure : chacun devrait être encouragé et poussé à
+s’approprier la culture, et même LES cultures.
+
+Force est de constater que pour l’instant, il est surtout question de défendre
+le gagne pain de certains de ceux qui participent à en fabriquer un infime
+morceau plus que de se questionner sur les méthodes pour assurer la diversité
+culturelle des générations futures.
+
+Liens:
+[1]: http://www.hadopi.fr/actualites/actualites/la-culture-et-ses-publics-sur-internet (lien)
+[2]: http://blog.spyou.org/wordpress-mu/2012/12/21/caprriiiii-cest-finiiii/ (lien)
+[3]: http://www.flickr.com/photos/truthout/5983122068/ (lien)
+[4]: http://blog.spyou.org/wordpress-mu/files/2012/10/20130308-Culture-300x225.jpg (image)