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Titre: Si on laissait tomber Facebook ?
Auteur: Framalang
Date: Mon 23 Jan 2017 06:47:43 +0100
Lien: https://framablog.org/2017/01/23/si-on-laissait-tomber-facebook/

Le travail de Salim Virani que nous vous invitons à parcourir est remarquable 
parce qu’il a pris la peine de réunir et classer le très grand nombre de 
« petites » atteintes de Facebook à notre vie privée. Ce n’est donc pas ici une
révélation fracassante mais une patiente mise en série qui constitue une sorte 
de dossier accablant sur Facebook et ses pratiques avouées ou inavouables. Vous
trouverez donc de nombreux liens dans l’article et au bas de l’article, qui 
sont autant de sources.

Si comme nous le souhaitons, vous avez déjà renoncé à Facebook, il est temps 
d’en libérer vos proches : les références et les faits évoqués ici par Salim 
Virani seront pour vous un bon réservoir d’arguments.

Par quoi remplacer Facebook lorsqu’on va supprimer son compte ? Telle est la 
question qui reste le point bloquant pour un certain nombre de personnes.  Bien
sûr il existe entre autres Diaspora et ses divers pods[1] (dont Framasphère 
bien sûr[2]), mais Salim Virani répond plutôt : par de vrais contacts sociaux !
Avons-nous vraiment besoin de Facebook pour savoir qui sont nos véritables amis
et pouvoir échanger avec eux ?

N’hésitez pas à nous faire part de votre expérience de Facebook et de ses 
dangers, dont le moindre n’est pas l’addiction. Saurons-nous nous 
dé-facebook-iser ?

Source de l’article : Get your loved ones off Facebook[3]

Traduction Framalang : Penguin, mo, egilli, audionuma, goofy, lamessen, roptat,
xXx, serici, Mika, jums, ratator, dodosan, mathis, mika, Lumibd, jums, ratator,
Diane

Dites à ceux que vous aimez de laisser tomber Facebook

par Salim Virani

[image 4]J’ai écrit ce qui suit pour ma famille et mes proches, afin de leur 
expliquer pourquoi les dernières clauses de la politique de confidentialité de 
Facebook sont vraiment dangereuses. Cela pourra peut-être vous aider aussi. Une
série de références externes, et des suggestions pour en sortir correctement, 
se trouvent au bas de cet article.

Mise à jour 2017 : beaucoup des inquiétudes que j’avais se sont avérées 
fondées. Facebook a persévéré dans sa logique de mépris envers ses 
utilisateurs. J’ai actualisé cet article en y ajoutant quelques liens et 
arguments supplémentaires.

« Ah au fait, j’avais envie de te demander pourquoi tu quittes Facebook », 
telle est la question embarrassée qu’on me pose du bout des lèvres très 
fréquemment ces temps-ci. Genre vous savez plus ou moins que Facebook c’est 
mal, mais vous n’avez pas trop envie de savoir jusqu’à quel point.

J’ai été un grand supporter de Facebook – un des premiers utilisateurs de mon 
entourage à défendre ce moyen génial de rester en contact, c’était en 2006. 
J’ai fait s’inscrire ma mère et mes frères, ainsi qu’environ vingt autres 
personnes. J’ai même enseigné le marketing de Facebook à l’un des plus 
prestigieux programmes technologiques du Royaume-Uni, la Digital Business 
Academy. Je suis un technico-commercial – donc je peux voir les implications – 
et jusqu’à maintenant elles ne m’avaient pas inquiété plus que ça. Je ne 
prenais pas au sérieux les personnes qui hésitaient en invoquant des questions 
de vie privée.

Juste pour vérifier…

Pendant les vacances 2014/2015, j’ai voulu passer quelques minutes à vérifier 
les prochains changements dans la politique de confidentialité, avec une 
attitude prudente en me demandant « et si… ? ». Certaines éventualités étaient 
inquiétantes, en particulier concernant nos informations financières et de 
localisation, sans oublier tout le reste. En fait, ce que je soupçonnais a déjà
eu lieu il y a deux ans, depuis 2011 ! Ces quelques minutes se sont changées en
quelques jours de lecture. J’ai ignoré beaucoup d’affirmationspas qui, selon 
moi, peuvent être expliquées comme des accidents (« techniquement plausibles » 
ou « techniquement fainéantes »).
Après tout, je suis moi-même le fondateur d’une start-up, et je sais à quel 
point les questions techniques peuvent être complexes. Par exemple, les droits 
d’accès excessifs demandés par l’application Facebook pour Android proviennent 
d’un problème technique étroitement lié à Android. Mais il restait encore 
beaucoup de préoccupations concernant la protection de la vie privée, et j’ai 
croisé ces faits avec des techniques que je sais être standards dans le 
marketing basé sur les données.
Avec ces derniers changements de confidentialité le 30 janvier 2015, j’ai peur.

Facebook a toujours été légèrement pire que toutes les autres entreprises 
technologiques avec une gestion louche de la confidentialité ; mais maintenant,
on est passé à un autre niveau. Quitter Facebook n’est plus simplement 
nécessaire pour vous protéger vous-même, c’est devenu aussi nécessaire pour 
protéger vos amis et votre famille. Cela pourrait être le point de non-retour –
mais il n’est pas encore trop tard pour reprendre le contrôle[5].

Une petite liste de pratiques de Facebook

Il ne s’agit plus simplement des informations que Facebook dit qu’il va prendre
et ce qu’il va en faire ; il s’agit de tout ce qu’il ne dit pas, et qu’il fait 
tout de même grâce aux failles qu’ils se sont créées dans les Conditions de 
Service[6], et la facilité avec laquelle ils reviennent sur leurs promesses[7].
Nous n’avons même plus besoin de cliquer sur « J’accepte ». Ils modifient 
simplement la politique de confidentialité, et en restant sur Facebook, vous 
acceptez. Et hop !

Aucune de vos données sur Facebook n’est sécurisée ni anonyme, quels que soient
vos paramètres de confidentialité. Ces réglages sont juste des diversions. Il y
a des violations de confidentialité très sérieuses, comme la vente de listes 
des produits que vous recommandez[8] à des annonceurs et des politiciens[9], le
pistage de tout ce que vous lisez sur Internet[10], ou l’utilisation des 
données de vos amis[11] pour apprendre des informations privées sur vous – 
aucune de ces pratiques n’a de bouton « off ». Pire encore, Facebook agit ainsi
sans vous le dire, et sans vous révéler les dommages que vous subissez, même si
vous le demandez.

Facebook donne vos données à des « tiers » via les applications que vous 
utilisez, puis il affirme que c’est vous qui le faites, pas eux. À chaque fois 
que vous utilisez une application connectée à Facebook, vous autorisez Facebook
à échapper à sa propre politique de confidentialité avec vous et vos amis. 
C’est comme quand mon frère me forçait à me frapper moi-même, puis me demandait
« Pourquoi tu te frappes tout seul ? ». Et il allait dire à ma mère que ce 
n’était pas de sa faute.

En creusant un peu, j’ai découvert tout le pistage que fait Facebook – et je 
l’ai vérifié avec des articles de sources connues et réputées, ainsi qu’avec 
des études qui ont été examinées minutieusement. Les liens sont dans la section
Source à la fin de ce post.

Ça semble fou quand on met le tout bout à bout !

  * Facebook crée de fausses recommandations[8] de produits venant de vous pour
    vos amis – et ils ne vous le disent jamais.
  * Quand vous voyez un bouton « J’aime » sur le web, Facebook est en train de 
    repérer[12] que vous êtes en train de lire cette page. Il parcourt les 
    mots-clés de cette page et les associe avec vous. Il sait combien de temps 
    vous passez sur les différents sites et les différents sujets.
  * Ils lisent vos messages privés et le contenu des liens[13] que vous envoyez
    en privé.
  * Ils ont mis en place des fonctionnalités qui allument le micro de votre 
    téléphone[14] – vu leurs antécédents de changement de paramètres de 
    confidentialité[15], une surveillance audio peut très probablement 
    commencer sans que vous le sachiez.
    Ils peuvent utiliser la reconnaissance faciale[16] pour pister vos 
    déplacements avec des photos[17], même celles qui ne sont pas sur Facebook 
    (les photos prises depuis les téléphones contiennent des informations sur 
    la date, l’heure et la localisation GPS).
  * Ils repèrent votre localisation[18] et l’utilisent pour trouver des 
    informations sur vous, si par exemple vous êtes malade (si vous êtes chez 
    un médecin ou un spécialiste), avec qui vous couchez (qui est à vos côtés 
    pendant la nuit), où vous travaillez, si vous êtes en recherche d’emploi 
    (un rendez-vous d’une heure dans les bureaux de la concurrence), etc.
  * Ils ont organisé des campagnes[11] de quasi-dénonciation pour inciter par 
    la ruse les amis des gens à révéler des informations sur eux, alors qu’ils 
    avaient décidé de les garder secrètes.
  * Ils utilisent l’énorme quantité de données qu’ils ont sur vous (avec vos 
    « J’aime », ce que vous lisez, ce que vous écrivez mais que vous ne publiez
    pas) pour créer des profils très précis[11] de qui vous êtes – même si vous
    faites tout pour garder ces choses secrètes. Il y a des techniques 
    statistiques, qui existent depuis des décennies en marketing, pour trouver 
    des modèles comportementaux en corrélant les actions et les 
    caractéristiques d’une personne. Même si vous n’avez jamais publié quoi que
    ce soit, ils peuvent facilement déduire vos âge, sexe, orientation sexuelle
    et opinions politiques. Quand vous publiez, ils en déduisent beaucoup plus.
    Puis ils le révèlent aux banques, aux compagnies d’assurances, aux 
    gouvernements et, évidemment, aux annonceurs.

« Je n’ai rien à cacher »

Pourtant, beaucoup de gens ne s’en inquiètent pas, estimant qu’ils n’ont rien à
cacher. Pourquoi s’intéresseraient-ils à ma petite personne ? Pourquoi 
devrais-je m’inquiéter de cela alors que je ne fais rien de mal ?

L’histoire est désormais célèbre : une adolescente enceinte a vu sa grossesse 
révélée au grand jour par le magasin Target, après que ce dernier a analysé ses
données d’achat (sacs à main plus grands, pilules contre le mal de tête, 
mouchoirs…) et a envoyé par erreur un message de félicitations à son père, qui 
n’était pas au courant. Oups !

Il arrive la même chose à vos données, qui sont révélées à n’importe quelle 
entreprise sans contrôle de votre part. Et cela se traduit par les différentes 
manières dont vos données peuvent révéler des choses vous concernant à des 
entités que vous ne souhaitez pas mettre au courant.

L’un des problèmes les plus évidents ici concerne les compagnies d’assurance[19]
. Les données qu’elles récoltent sur vous sont exploitées pour prédire votre 
futur. Aimeriez-vous qu’on vous refuse une assurance santé sous prétexte qu’un 
algorithme a prédit à tort que vous aviez commencé à consulter un cardiologue ?

Et si votre employeur ou futur employeur savait que vous êtes peut-être 
enceinte ?

Aimeriez-vous que votre patron soit au courant quand vous n’êtes pas réellement
cloué au lit, ou quand vous cherchez un autre job ?

Aimeriez-vous que n’importe qui soit au courant si vous avez des difficultés à 
payer votre prêt ? Si vous vendez votre maison, les acheteurs sauront qu’ils 
sont en position de force.

  Ne confondez pas vie privée et secret. Je sais ce que vous faites dans la 
  salle de bain, mais vous fermez quand même la porte. C’est parce que vous 
  voulez de l’intimité, pas pour cacher un secret. (Extrait de Je n’ai rien à 
  cacher, pourquoi devrais-je faire attention à ma vie privée en ligne[20] ?)

Même si nous avons pour la plupart d’entre nous le sentiment que nous n’avons 
rien à cacher, nous nous retrouvons tous parfois dans des situations où nous 
avons besoin que certaines choses restent secrètes, au moins pendant un temps. 
Mais nous renonçons à cela – et pour quelle raison ?

Extraits des « Conditions d’utilisation » (et non « Politique de 
confidentialité », vous voyez l’astuce ?)

  Vous nous donnez permission d’utiliser votre nom, image de votre profil, le 
  contenu et les informations en lien avec des activités commerciales, soutiens
  sponsorisés et autres contenus (comme les marques que vous aimez), proposés 
  ou mis en avant par nos soins.

Plus bas :

  Par « information » nous voulons dire les données et autres informations qui 
  vous concernent, ce qui inclut les faits et gestes des utilisateurs et des 
  non-utilisateurs qui interagissent avec Facebook.

Donc cela inclut tout ce qu’ils collectent sur vous mais sans vous le dire. 
Tout ce que vous lisez sur Internet, tout ce qu’on a jamais publié à votre 
propos, toutes vos transactions financières privées.

De plus, vos données commencent à être combinées avec les données de vos amis 
pour faire un modèle encore plus précis. Il ne s’agit pas que de vos données, 
mais ce que l’on obtient quand on combine tout ensemble.

Le problème n’est pas ce que nous avons à cacher, il s’agit de garantir le 
droit fondamental à notre liberté – lequel est notre droit à la vie privée

L’article 12 de la Déclaration des Droits de l’homme de l’ONU[21] indique :

  Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, 
  son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa 
  réputation.

Nous avons le droit de dire un mot sur la façon dont ces informations seront 
utilisées. Mais en utilisant Facebook, nous les abandonnons volontairement, pas
seulement les nôtres mais aussi celle de nos amis, de notre famille !

Si vous admettez avoir commis quelque chose d’illégal dans les messages privés 
de Facebook, ou si vous avez simplement mentionné un soutien à une action 
politique, cela pourra être utilisé contre vous à l’avenir, tout 
particulièrement par un gouvernement étranger. Vous pouvez être arrêté 
simplement parce que vous étiez au mauvais endroit au mauvais moment, ou être 
mis à l’écart à l’aéroport un jour, pour risquer de la prison car vous avez 
révélé que vous avez fait quelque chose d’illégal il y a 5 ans. Un comédien New
Yorkais a vu une équipe SWAT (un groupe d’intervention policière américaine 
musclé) entrer dans son appartement pour une blague sur Facebook. Les forces de
l’ordre commettent souvent des erreurs, et vous leur donnez plus de pouvoir et 
plus de chance d’être dans l’erreur. Vous rechargez le fusil, le pointez sur 
votre tempe, et le donnez à n’importe quel « applicateur de la loi » à la 
gâchette facile capable d’acheter vos données personnelles.
[image 22]

Image par Joelle L[23]  (CC-BY-2.0)

Pas besoin de parler d’une hypothétique surveillance gouvernementale ici. L’un 
des premiers investisseurs de Facebook, Greylock, a un conseil d’administration
en lien avec la CIA via une entreprise appelée In-Q-Tel. Selon leur site web, 
ils « identifient les technologies de pointe pour aider la CIA et plus 
largement l’intelligence américaine à poursuivre leur mission ». Et si vous 
n’êtes toujours pas au courant, il a été révélé que les données de Facebook ont
été livrées directement au programme PRISM[24].

Les courtiers en données commerciales

Et comme je l’explique plus loin, ces informations se retrouvent de toute façon
en grande partie publiquement accessible. Pas besoin des programmes de la NSA, 
les entreprises de données marketing s’en occupent, en dés-anonymisant toutes 
vos données pour les vendre encore et encore. C’est fait systématiquement et 
automatiquement. Il y a toute une industrie autour de ça. Il y a des places de 
marché pour acheter et vendre les données[25] des consommateurs, qui étaient 
bâties originellement autour des agences de crédit et des entreprises de 
publipostage, puis qui ont évolué avec l’industrie de la barre d’outil de 
navigateur, quand Internet Explorer était répandu – maintenant il y a encore 
plus d’informations qu’avant. Un exemple récent est RapLeaf[26] qui a collecté 
et publié des informations identifiables personnellement, y compris des 
identifiants Facebook et MySpace.
Ils ont arrêté suite à une sérieuse controverse, mais non seulement le mal 
avait été fait, mais il y a eu d’autres entreprises qui ont échappé à cette 
mauvaise publicité et ont continué ces pratiques. Il ne s’agit pas de la façon 
dont les commerciaux vous adressent des publicités ciblées : le problème, c’est
que vos données sont achetées et vendues pour cela.

Dans quel pays envisagez-vous de partir en voyage ? Êtes-vous d’accord pour 
confier toutes ces informations sur vous aux forces de l’ordre de ce pays ? 
Parce que, sachez-le : elles les achètent.

Mise à Jour 2017 : Facebook a annoncé sa collaboration avec quatre des plus 
grands courtiers en données[27].

Intercepter vos communications

Le truc, c’est qu’il n’y a pas besoin d’approuver une théorie du complot pour 
être concerné. Mark Zuckerburg lui-même a été très clair publiquement avec ses 
investisseurs à propos de ses intentions :

1) Être l’intermédiaire de toutes les communications personnelles.

C’est pour cela qu’ils ont conçu Messenger et acheté WhatsApp, mais n’oubliez 
pas qu’ils ont essayé pire. Quand ils ont lancé les emails Facebook, ils ont 
profité des utilisateurs qui avaient synchronisé leurs contacts Facebook. Ils 
ont fait en sorte que l’adresse @facebook.com soit l’adresse par défaut pour 
tout le monde. Pourquoi ? Pour que vos amis vous envoient des e-mails sur votre
adresse @facebook.com au lieu de votre adresse normale, ce qui leur permettra 
de lire vos correspondances.

2) Rendre publiques toutes les communications privées au fil du temps.

C’est pour cela qu’ils ont lentement changé les paramètres de vie privée par 
défaut vers public, rendu les configurations de la vie privée de plus en plus 
difficiles à utiliser, et prétendent maintenant que leur outil d’aide à la vie 
privée va changer cela.

En réalité, il y a une foule de violations de la vie privée qui ne peuvent être
désactivées, comme permettre aux publicitaires d’utiliser votre liste de 
contacts, couper la façon dont Facebook suit ce que vous lisez sur Internet, ou
empêcher Facebook de collecter d’autres informations sur vous. Vous ne pouvez 
pas les désactiver !

Facebook ne vous laisse pas partager ce que vous voulez

Même si vous n’avez rien à cacher, inquiétez-vous du contraire, ce que Facebook
choisit de cacher quand vous souhaitez le partager. Ils vous filtrent.

« Je voulais te demander pourquoi tu quittes Facebook » arrive généralement 
après quelque chose comme « Tu n’as pas vu mon post la semaine dernière ? ».

Si vous avez déjà eu cette conversation, vous aurez noté qu’il y a une grande 
différence entre vos attentes lorsque vous communiquez sur Facebook et ce qui 
arrive réellement. En gros, Facebook filtre vos posts suivant que les 
utilisateurs utiliseront plus Facebook ou non s’ils ne le voient pas.

On a l’impression que Facebook est la seule manière de rester en contact. Avec 
les photos et les commentaires. On a l’impression que tout le monde y est et 
qu’on y voit une bonne partie de leur vie.

En fait, un grand nombre de vos messages ne sont jamais vus par personne !
Et vous en manquez plein aussi. Même si ceux de vos amis vous arrivent, cela ne
veut pas dire que les vôtres leur parviennent.

Les messages privés puent aussi. Combien de messages Facebook envoyés sans 
réponse ? À combien de messages Facebook pensez-vous avoir oublié de revenir 
plus tard, combien en manquez-vous simplement ? Est-ce comme ça que vous voulez
traiter vos amis ?

Facebook est un moyen vraiment peu fiable pour rester en contact.

Le mois dernier (NdT : en 2015), j’ai simplement cessé d’utiliser Facebook. 
Quelque chose d’incroyable est arrivé. Les gens m’ont téléphoné, et on s’est 
vraiment donné de nos nouvelles. Ma famille était plus en contact. Mon frère 
m’a envoyé des courriels avec des nouvelles. Des amis sont venus chez moi me 
dire bonjour.
C’était, disons, social.

Censure politique

Facebook bloque des publications s’il y a du contenu politique qu’il n’aime 
pas. Ils ont bloqué des publications concernant Ferguson et d’autres 
manifestations politiques. Quand Zuckerberg a prétendument pété un câble et a 
banni les mots « vie privée » des réunions à Facebook, cela a aussi été censuré
dans toutes les publications Facebook. Vous aviez juste un message d’erreur à 
propos de « contenu inapproprié ». Ouais, c’est ça ! Inapproprié pour qui ?

Pourtant, nous ne devrions pas être surpris. Facebook n’est pas une plate-forme
neutre – nous devons être conscients des objectifs des gens qui sont derrière. 
Zuckerberg a révélé ses intentions publiquement. Le premier membre du conseil 
de Facebook aussi, Peter Thiel, un conservateur. Quand il était plus jeune, il 
a écrit un livre remettant en question le multiculturalisme à Stanford, et il 
soutient maintenant une théorie appelée le « Désir Mimétique[28] » qui, parmi 
d’autres choses positives, peut utiliser les groupes sociaux des gens pour 
manipuler leurs désirs et leurs intentions (je suis un fan de Thiel quand il 
parle des startups – mais on oublie souvent que beaucoup de gens ne connaissent
pas tout ceci).

Facebook va jusqu’à laisser des organisations politiques bloquer vos 
communications. Il suffit de quelques personnes pour classer comme offensant un
article d’actualité, et il est supprimé du flux de tout le monde. Cette 
fonctionnalité est souvent détournée. Je peux bloquer n’importe quel article 
sur Facebook en convainquant quelques amis de le classer comme offensant. C’est
de la censure facile et pas chère.

Mise à jour de 2017 : on a vu combien cela a affecté les élections des 
États-Unis. Les fils d’actualité des gens qui avaient des idées opposées 
étaient souvent filtrés, et pourtant des fausses actualités se sont facilement 
répandues facilement, parce que ces faux gros-titres renforcent nos convictions
et nous sommes contents de les partager.

Tout cela confirme que c’est une mauvaise idée de compter sur Facebook pour 
communiquer avec des gens qui sont importants pour vous. Votre habitude 
d’utiliser Facebook implique que d’autres personnes doivent utiliser Facebook.

C’est un cercle vicieux.

En fait, cela nuit à vos relations avec beaucoup de gens, parce que vous pensez
que vous êtes en contact avec eux, mais vous ne l’êtes pas. Au mieux, vous êtes
en contact avec une version filtrée de vos amis. Ces relations s’affaiblissent,
alors que vos relations avec des personnes qui publient du contenu qui plaît à 
Facebook prennent leur place.

Non seulement Facebook veut lire toutes vos communications, mais il veut aussi 
les contrôler.

Vous balancez vos amis

Même si vous pensez que tout ça ne vous pose pas trop de problèmes, en 
utilisant Facebook, vous forcez vos amis et votre famille à accepter la même 
chose. Même ceux qui ne sont pas sur Facebook, ou qui vont jusqu’à utiliser des
faux noms.

Si vous avez déjà utilisé la synchronisation des contacts Facebook, ou si vous 
avez déjà utilisé Facebook sur votre téléphone, alors Facebook a récupéré la 
totalité de votre liste de contacts. Les noms, les numéros de téléphone, les 
adresses, les adresses électroniques, tout. Puis ils utilisent tout ça pour 
créer des « profils fantômes »[29] des gens que vous connaissez et qui ne sont 
pas sur Facebook. Les internautes qui n’utilisent pas Facebook s’en aperçoivent
souvent en recevant des e-mails qui contiennent leurs informations personnelles
de la part de Facebook. Les internautes qui utilisent Facebook s’en aperçoivent
aussi quand ils publient une photo d’un ami qui n’est pas sur Facebook, et 
qu’elle se retrouve automatiquement taguée. Mon ami n’est pas sur Facebook, 
mais comme d’autres amis et moi avons utilisé Facebook sur nos téléphones, 
Facebook connaît son nom et ses informations de contact, et sait aussi qui sont
ses amis, puisqu’il peut le voir dans leur liste de contacts et leur journal 
d’appel. Il suffit de publier quelques photos avec son visage (ils peuvent 
l’identifier sur des photos), et voilà, ils peuvent ajouter les données de 
géolocalisation tirées des photos à son profil fantôme. Beaucoup d’autres 
techniques de Facebook fonctionnent aussi avec les profils fantômes. Et 
par-dessus le marché, ils peuvent déduire beaucoup de choses sur lui très 
précisément en s’appuyant sur des similitudes statistiques avec ses amis[30].

Donc en gros, on a tous balancé accidentellement nos amis qui voulaient 
préserver leur vie privée. Facebook nous a piégés.

Mais les pièges de Facebook vont encore plus loin.

La « vie privée » ne s’applique pas à ce que Facebook déterre

Tout comme les profils fantômes des gens, Facebook peut « deviner un like[31] »
en fonction d’autres informations qu’il possède sur vous, comme ce que vous 
lisez sur Internet ou ce que vous faites dans les applications quand vous vous 
y authentifiez avec Facebook ou ce qu’il y a sur votre facture de carte bleue 
(j’en parlerai davantage plus loin). Appelez cela un « like fantôme ». Cela 
leur permet de vous vendre à plus d’annonceurs.

Il y a déjà une vaste documentation sur la collecte de ces informations par 
Facebook. La technique du « like fantôme » est simplement une utilisation 
standard des techniques statistiques en marketing de base de données[32]. Si 
vous lisez beaucoup sur ce sujet, vous l’aimez probablement. Ce genre de chose.
Ces techniques sont utilisées en marketing depuis les années 80 et vous pouvez 
embaucher des étudiants en statistiques pour le faire, même si bien sûr, 
Facebook embauche les meilleurs du domaine et cherchent à faire avancer l’état 
de l’art en intelligence artificielle[33] pour cela. En Europe, Facebook est 
légalement obligé de partager toutes les informations qu’il a sur vous, mais il
refuse. Donc il y a encore une autre action en justice contre eux[34].

Les permissions

Au travers de son labyrinthe de redéfinitions des mots comme « information », 
« contenu » et « données », vous permettez à Facebook de collecter toutes 
sortes d’informations sur vous et de les donner à des annonceurs. Avec votre 
permission seulement, disent-ils, mais la définition de « permission » contient
l’utilisation d’une application ou qui sait quoi d’autre.

Et vous pensiez que ces requêtes Farmville étaient embêtantes. À chaque fois 
que vous en voyez une, cet ami révèle vos informations à des « tiers ».

Vous voyez comment ça marche ? Vous dites à Facebook que c’est « uniquement 
pour vos amis », mais vos amis peuvent le révéler à un « tiers ». Et la plupart
des applications qu’ils utilisent sont des « tiers ».
Donc en fait, tout ce que vous marquiez en « amis seulement » n’a pas grande 
importance. En étant sur Facebook, il y a bien plus d’informations à votre 
propos qui sont collectées, combinées, partagées et utilisées.

Ils disent qu’ils « anonymisent » ça, mais en réalité il n’y a qu’une étape 
pour le dés-anonymiser. Beaucoup de données anonymes, comme ce que vous postez 
et quand, vos photos, votre localisation à tel moment est suffisant pour un 
grand nombre d’entreprises qui relient ces données anonymes à vous – et les 
revendent (c’est pour cela que ça n’a pas d’importance que vous utilisiez un 
faux nom sur Facebook, vos données sont comme une empreinte digitale et 
permettront de vous associer à votre vrai nom).

En plus, ils permettent à toutes les applications Facebook d’avoir un accès 
complet à vos informations – avec votre nom et tout. Et même si vous n’utilisez
jamais d’application sur Facebook, vos amis le font. Lorsqu’ils utilisent ces 
applications, ces amis partagent toutes vos informations pour vous. Il y a 
toute une industrie derrière.

Certaines choses ont bien un bouton « off », mais rappelez-vous que c’est 
temporaire, et comme Facebook l’a fait dans le passé[15], ils les réactiveront 
sans vous en avertir. Lorsque Facebook a démarré (et sans doute quand vous vous
êtes inscrit) c’était clairement un endroit sûr pour partager avec vos amis. 
C’était leur grande promesse. Avec le temps, ils ont passé les paramètres de 
confidentialité à « public par défaut ». De cette façon, si vous vouliez 
toujours garder Facebook mais seulement pour vos amis, vous deviez trouver 
manuellement plus d’une centaine de paramètres sur d’innombrables pages 
cachées. Ensuite, ils ont abandonné ces paramètres pour forcer les informations
à être publiques de toute façon.

Pourquoi est-ce que vous vous frappez tout seul ? :)

Vente de vos recommandations sans votre accord

Vous avez sûrement déjà remarqué des publicités Facebook avec une 
recommandation de vos amis en dessous. En gros, Facebook donne aux annonceurs 
le droit d’utiliser vos recommandations, mais vous n’avez aucun contrôle 
dessus. Cela ne concerne pas simplement quand vous cliquez sur un bouton 
« J’aime ». Il y a des cas connus de végétariens qui recommandent McDonald’s, 
d’une femme mariée heureuse qui recommande des sites de rencontres, et même un 
jeune garçon qui recommande un sex club à sa propre mère !

Ces cas étaient si embarrassants que les personnes concernées s’en sont rendu 
compte. Les gens les ont appelées. Mais dans la plupart des cas, ces 
« recommandations » ne sont pas découvertes – les gens pensent qu’elles sont 
vraies. C’est encore plus effrayant, car Facebook est largement utilisé pour la
promotion politique, et la recommandation de produits. Les gens savent que j’ai
déjà collecté des fonds pour le soutien d’enfants malades du cancer, donc cela 
ne les étonnera peut-être pas de voir une publicité où je recommande un 
programme chrétien d’aide aux enfants pauvres en Afrique. Mais je ne soutiens 
absolument pas les programmes qui ont une tendance religieuse, car ils sont 
connus pour favoriser les gens qui se convertissent. Pire, des gens pourraient 
s’imaginer des choses fausses sur mes convictions religieuses à partir de ces 
fausses recommandations. Et je passe sur tous les trucs à la mode sur les 
startups que je ne cautionne pas !

Ils profitent de la confiance que vos proches ont en vous

Nous n’avons aucun moyen de savoir si notre cautionnement a été utilisé pour 
vendre des conneries ineptes en notre nom. Je n’ai pas envie d’imaginer ma mère
gâcher son argent en achetant quelque chose qu’elle pensait que je cautionnais,
ou les investisseurs financiers de ma startup voir des publicités pour des 
produits inutiles avec mon visage en dessous.

Utiliser Facebook signifie que ce genre de chose se produit à tout moment. Les 
publicitaires peuvent acheter votre cautionnement sur Facebook et vos 
informations à des revendeurs de données extérieurs. Vous n’êtes jamais mis au 
courant de ça et vous ne pouvez pas le désactiver.

Les derniers changements en matière de vie privée

Finalement, je veux expliquer comment ce dernier changement dans nos vies 
privées engendre des choses encore pires, et la manière dont vous continuerez à
en perdre le contrôle si vous restez sur Facebook.

L’usage de Facebook exige de vous suivre à la trace, de connaître ce que vous 
achetez, vos informations financières comme les comptes bancaires et les 
numéros de carte de crédit. Vous avez donné votre accord dans les nouvelles 
« conditions de service ». Ils ont déjà commencé à partager des données avec 
Mastercard[35]. Ils utiliseront le fait que vous êtes restés sur Facebook comme
« la permission » d’échanger avec toutes sortes de banques et institutions 
financières afin d’obtenir vos données d’eux. Ils diront que c’est anonyme, 
mais comme ils dupent vos amis pour qu’ils dévoilent vos données aux tiers avec
des applications, ils créeront des échappatoires ici aussi.

Facebook insiste aussi pour suivre à la trace votre emplacement via le GPS de 
votre téléphone, partout et tout le temps. Il saura exactement avec qui vous 
passez votre temps. Il connaîtra vos habitudes, il saura quand vous appelez au 
travail pour vous déclarer malade, alors que vous êtes au bowling. « Machin a 
aimé : « bowling à Secret Lanes a 14h. » ». Ils sauront si vous faites partie 
d’un groupe d’entraide de toxicomanes, ou allez chez un psychiatre, ou un 
médium, ou votre maîtresse. Ils sauront combien de fois vous êtes allé chez le 
médecin ou à l’hôpital et peuvent le partager avec d’éventuels assureurs ou 
employeurs. Ils sauront quand vous serez secrètement à la recherche d’un 
travail, et vendront votre intérêt pour des sites de recherche de travail à vos
amis et collègues – vous serez dévoilé.

Ils sauront tout ce qui peut être révélé par votre emplacement et ils 
l’utiliseront pour faire de l’argent.

Et – tout sera fait rétrospectivement. Si vous restez sur Facebook après le 30 
janvier, il n’y a rien qui empêchera tout vos emplacements et vos données 
financières passés d’être utilisées. Ils obtiendront vos localisations passées 
avec vos amis vérifiés – donc avec vous, et les données GPS stockées dans les 
photos ou vous êtes identifiés ensemble. Ils extrairont vos vieux relevés 
financiers – ce médicament embarrassant que vous avez acheté avec votre carte 
de crédit il y a 5 ans sera ajouté à votre profil pour être utilisé selon les 
choix de Facebook. Il sera vendu à maintes reprises et probablement utilisé 
contre vous. Il sera partagé avec des gouvernements et sera librement 
disponible pour des tas d’entreprises « tierces » qui ne vendent rien que de 
données personnelles et éliminent irréversiblement votre vie privée.

Désormais c’est irréversible.

Les données relatives à votre géolocalisation et vos moyens financiers ne sont 
pas seulement sensibles, elles permettent à des entreprises tierces 
(extérieures à Facebook) de dés-anonymiser[36] des informations vous 
concernant. Cela permet de récolter toutes sortes d’informations disponibles 
sur vous, y compris des informations recoupées que vous n’avez pas spécifiées. 
C’est un fait que même Facebook lui-même ne parvient pas à maintenir totalement
le caractère privé des données – on ne peut pas dire que ça les préoccupe, 
d’ailleurs.

C’est sans précédent, et de même que vous n’avez jamais pensé que Facebook 
puisse revendre vos libertés lorsque vous vous êtes inscrits en 2009, il est 
trop difficile de prédire quels revenus Facebook et les vendeurs de données 
tiers vont tirer de cette nouvelle énergie dormante.

C’est simplement une conséquence de leurs nouveaux modèles économiques. 
Facebook vous vend au plus offrant, parce que c’est comme cela qu’ils font leur
beurre. Et ils subissent des pressions monstrueuses de leurs investisseurs pour
en faire plus.

Qu’est-ce que vous pouvez faire de plus à ce sujet ? Facebook vous offre deux 
possibilités : accepter tout cela ou sauter du bus Facebook.

Pour être honnête, ce bus est de plus en plus fou et pue un peu, n’est-ce pas ?
Il y a de plus en plus de problèmes qui prennent des proportions sidérantes. 
Entre vous et moi, je doute que les choses s’orientent vers quelque chose de 
rationnel un jour…

Comment se tirer de ce pétrin
[image 37]

Image par Kvarki1 (CC BY-SA 3.0 ), via Wikimedia Commons

D’après la décision de justice rendue il y a quelques années par le FTC 
(Federal Trade Commission, NdT), après que Facebook a été poursuivi par le 
gouvernement des États-Unis pour ses pratiques en matière de vie privée, 
Facebook est « tenu d’empêcher que quiconque puisse accéder aux informations 
d’un utilisateur plus de 30 jours après que cet utilisateur a supprimé son 
compte ».

On peut l’interpréter de différentes façons. Certains disent qu’il faut 
supprimer chacune de vos publications, une par une ; d’autres disent qu’il faut
supprimer votre compte, et d’autres disent qu’ils garderont vos données quand 
même – tout ce que vous pouvez faire, c’est arrêter de leur donner plus 
d’informations. Et puis, il y a les courtiers en données qui travaillent avec 
Facebook, qui ont déjà récupéré vos informations.

Donc supprimer votre compte Facebook (pas simplement le désactiver) est 
nécessaire pour arrêter tout ça, puis il y a quelques autres étapes à suivre 
pour tenter de réparer les dégâts :

Préparation (facultative)

 1.Utilisez l’outil « Créer mon archive[38] » de Facebook
 2.Récupérez vos photos. J’ai utilisé cette application Android[39] puisque 
    l’outil Facebook ne vous permet pas de récupérer toutes vos photos, ni dans
    leur résolution maximale (j’ai aussi téléchargé la page avec ma liste 
    d’amis, simplement en faisant défiler la page jusqu’en bas pour charger 
    tout le monde, puis en cliquant sur Fichier -> Enregistrer. Honnêtement, je
    n’ai pas eu besoin du fichier jusqu’à présent. Il s’avère que je n’ai pas 
    besoin d’un ordinateur pour savoir qui sont mes amis).
 3.Si vous voulez vraiment être minutieux, supprimez vos publications Facebook 
    une par une, grâce à ce script[40]. Cela peut être nécessaire, selon 
    comment on interprète ce que Facebook peut conserver.
 4.Ensuite, il y a toutes les applications que vous avez utilisées. C’est l’une
    des plus grosses failles de Facebook, car cela leur permet de dire qu’ils 
    ne peuvent pas contrôler ce que les applications font avec vos données une 
    fois que vous les leur avez données. Du coup, j’ai sauvegardé sur mon 
    disque dur la page de paramètres qui montre quelles applications j’ai 
    utilisées, et j’ai désactivé l’accès de chacune d’elles manuellement. 
    Chacune de ces applications a sa propre politique de confidentialité – la 
    plupart sont une cause perdue et prétendent avoir des droits illimités sur 
    mes informations, donc je les coupe simplement et je passe à autre chose.

Supprimer votre compte

Supprimez carrément votre compte Facebook[41], ne laissez aucune chance à 
Facebook de réapparaître en utilisant seulement la fonction « Désactiver ».

Précautions supplémentaires

Facebook pourra toujours vous pister avec un « compte fantôme », mais cela 
peut-être bloqué.

Pour empêcher Facebook (et consort) de surveiller ce que je lis sur internet 
(ils le font même si vous n’avez pas de compte), j’utilise Firefox avec 
l’option « Ne pas me pister » activée.

Si vous n’utilisez pas Firefox, EFF a un plugin pour votre navigateur appelé 
Privacy Badger[42] (et pendant que l’on y est, l’EEF a fait en sorte que ce 
plugin génial[43] choisisse automatiquement le serveur qui dispose de la 
connexion la plus sécurisée, cela rend plus difficile d’intercepter votre 
activité numérique pour l’industrie de l’information).

Il y a aussi les données qui ont été transmises illégalement aux « data 
brokers ». Vous pouvez demander que ces données soient retirées[44].

Comment remplacer Facebook ?

Mise à jour 2017 : au début, je pensais essayer des alternatives à Facebook. Je
ressentais un besoin de remplacer Facebook par quelque chose de similaire comme
Diaspora[45], mais l’e-mail et le téléphone se sont révélés bien meilleurs ! 
Après un mois sans Facebook, je n’ai plus ressenti le besoin de le remplacer. 
Les coups de téléphone ont suffi, figurez-vous. Tout le monde en a déjà un, et 
on oublie combien ils sont super faciles et pratiques à utiliser. Je vois moins
de photos, mais je parle à des gens pour de vrai. Plus récemment, nous sommes 
tous allés sur un grand salon de messagerie instantanée. Je recommande 
actuellement Signal[46] pour faire ça. Vous pouvez faire des appels, chatter et
partager des photos de façon chiffrée, et très peu de choses sont stockées sur 
leurs serveurs. En fait, c’est bien mieux que Facebook, puisque c’est plus 
instantané et personnel.

Si vous avez d’autres idées ou conseils, merci de me joindre. Je considère ceci
comme une étape responsable pour éviter qu’on me prive de ma liberté, et celle 
de ma famille et mes amis, et que nos relations personnelles en pâtissent.

Gardez bien à l’esprit que ce n’est pas juste une question technique. En 
restant sur Facebook, vous leur donnez l’autorisation de collecter et 
d’utiliser des informations sur vous, même si vous n’utilisez pas Internet. Et 
en y restant, les données qu’ils collectent sur vous sont utilisées pour créer 
des modèles sur vos amis proches et votre famille, même ceux qui ont quitté 
Facebook.

Internet est libre et ouvert, mais ça ne veut pas dire que nous acceptons 
d’être espionnés

Pour finir, le monde est rempli de gens qui disent « ça n’arrivera jamais », et
quand cela finit par arriver, cela se change en « on ne peut rien y faire ». 
Si, on peut. Internet a été décentralisé pendant 50 ans, et contient un tas de 
fonctionnalités faites pour nous aider à protéger nos vies privées. Nous avons 
notre mot à dire sur le monde dans lequel nous voulons vivre – si nous 
commençons par agir à notre niveau. Et en plus, nous pouvons aider tout le 
monde à comprendre[47], et faire en sorte que chacun puisse faire son propre 
choix éclairé.

Cet article a maintenant été lu par 1 000 000 personnes. C’est un signe fort 
que nous pouvons nous informer et nous éduquer nous-mêmes !

Merci de partager ceci avec les gens qui vous sont importants. Mais 
honnêtement, même si cet article est vraiment populaire, il est clair que 
beaucoup de gens pensent savoir ce qu’il contient. Partager un lien n’est 
jamais aussi efficace que de parler aux gens.

Si vous avez lu jusqu’ici et que vous voulez partager avec un proche, je vous 
suggère de faire ce que j’ai fait – décrochez votre téléphone.

Une question pour vous

Cet article a été écrit en réaction à la politique de confidentialité de 
janvier 2015, il y a 2 ans. Ça a toujours été un article populaire, mais en 
janvier 2017, il a connu un pic de popularité. Je me demande bien pourquoi, et 
ça serait sympa si vous pouviez me dire ce que vous en pensez, par Twitter ou 
par e-mail.

Je me demande pourquoi mon article sur la vie privée sur Facebook (qui date de 
plusieurs années) subit une vague de popularité depuis la semaine dernière. Des
idées ?
– Salim Virani (@SaintSal) 8 janvier 2017[48]

Sources

Une petite note sur la qualité de ces sources : j’ai essayé de trouver des 
références dans des médias majeurs, avec tout un échantillon de biais 
politiques. Ces articles sont moins précis techniquement, mais on peut 
s’attendre à ce qu’ils soient plus rigoureux que les blogs pour vérifier leurs 
sources. Pour les aspects plus techniques, d’autres sources comme The Register 
sont certainement plus crédibles, et Techcrunch est notoirement peu fiable en 
matière de fact-checking. J’ai toutefois inclus certains de leurs articles, 
parce qu’ils sont doués pour expliquer les choses.

Articles en anglais

  * Facebook likes reveal sensitive personal information eff.org [49]
    Private traits and attributes are predictable from digital records of human
    behavior pnas.org [50]
    table of top likes [51]
  * New Facebook Policies Sell Your Face And Whatever It Infers forbes.com[31]
  * You are what you Facebook Like washingtonpost.com[52]
  * Criticism of Facebook – Wikipedia, the free encyclopedia en.wikipedia.org [53]
  * Facebook stallman.org [54]
  * Forcing users onto Messenger huffingtonpost.com [55]
  * Permissions telegraph.co.uk [56]
  * WhatsApp hackread [57]
  * Europe vs Facebook irishtimes.com[58]
  * slate.com[59]
  * europe-v-facebook.org[60]
  * Facebook info sharing created Zoosk.com dating profile for married woman 
    cbc.ca [61]
  * @facebook.com e-mail plague chokes phone address books arstechnica.com [62]
  * Facebook Knows Your Friends—Even if They’re Not on Facebook – IEEE Spectrum
    spectrum.ieee.org [63]
  * Facebook Now Wants To ‘Spy’ On Android Phone Users ! efytimes.com [64]
  * Facebook adds naggy “ask” button to profile pages arstechnica.com [65]
  * Facebook users unwittingly revealing intimate secrets, study finds 
    theguardian.com [66]
  * Facebook’s Generation Y nightmare theguardian.com [67]
  * Facebook Knows Your Friends—Even if They’re Not on Facebook – IEEE Spectrum
    spectrum.ieee.org [63]
  * Facebook’s New Privacy Rules Clear the Way for Payments Push and 
    Location-Based Ads recode.net [68]
  * Dutch Regulator Investigates Facebook’s Privacy Policy 
    bits.blogs.nytimes.com [69]
  * Facebook prunes its privacy policy, lays groundwork for location-based ads 
    – GeekWire geekwire.com [70]
  * Stalkin
    g on Facebook Is Easier Than You Think – IEEE Spectrum spectrum.ieee.org [12]
  * Millions Will Flow to Privacy Groups Supporting Weak Facebook Settlement | 
    WIRED wired.com [71]
  * Facebook Is Recycling Your Likes To Promote Stories You’ve Never Seen To 
    All Your Friends forbes.com [8]
  * Is Facebook damaging your reputation with sneaky political posts ? | ZDNet 
    zdnet.com [9]
  * Even Google won’t be around for ever, let alone Facebook theguardian.com [72]
  * Facebook reforms user settings dailyemerald.com [73]
  * Facebook Privacy : A Bewildering Tangle of Options – Graphic – NYTimes.com 
    nytimes.com [74]
  * Corrupt Personalization blogs.law.harvard.edu [75]
  * Facebook is not your friend theguardian.com [76]
  * Facebook violates German law, Hamburg data protection official says | 
    Sci-Tech | DW. DE | 02.08.2011 dw.de [16]
  * The World from Berlin : ‘Every User Can Decide Alone What Facebook Knows’ –
    SPIEGEL ONLINE spiegel.de [77]
  * Q&amp ; A : Facebook privacy changes bbc.co.uk [78]
  * Famous Facebook Flip-Flops pcworld.com [79]
  * No Death, No Taxes – The New Yorker newyorker.com [80]
  * Facebook censors political satire after complaint from JobCentre Plus 
    tompride.wordpress.com [81]
  * TED : The curly fry conundrum : Why social media “likes” say more than you 
    might think tedtranscripts.blogspot.com [82]
  * With friends like these… Tom Hodgkinson on the politics of the people 
    behind Facebook theguardian.com [83]
  * Facebook Must Face Lawsuit Over Scanning of Users’ Messages, Judge Says 
    recode.net [84]
  * How Target Figured Out A Teen Girl Was Pregnant Before Her Father Did 
    forbes.com [85]
  * War on General Purpose Computers is the difference between utopia and 
    dystopia boingboing.net [86]
  * Don’t Worry About Selling Your Privacy To Facebook. I Already Sold It For 
    You | Just Well Mixed jasonlefkowitz.net [87]
  * Facebook’s Hidden “Like” Isn’t Just Good For Mobile Dev
    elopers, It’s Good For Facebook techcrunch.com[88]
  * Mastercard to access Facebook data theage.com.au[35]
  * Three transactions can reveal your identity pcworld.idg.com.au[36]
  * Look who’s lurking around your Facebook page : Your insurance company ! 
    insure.com[19]
  * NSA Prism program taps in to user data of Apple, Google and others 
    theguardian.com[24]
  * Everything We Know About What Data Brokers Know About You propublica.org[25]

Articles en français (n’hésitez pas à allonger cette trop courte liste dans vos
commentaires)

  * Selon une étude, les conditions d’utilisation de facebook violent le droit 
    européen[89]. (NextImpact, 25/02/2015)
  * Les conditions d’utilisation de facebook sont-elles illégales [90] ? (Le 
    Monde, 17/02/2009)
  * Comment Facebook vous espionne, même si vous n’êtes pas inscrit [91](Thomas
    Coëffé, blogdumoderateur.com, 02/04/2015)
  * Les articles passés du Framablog[92] consacrés à Facebook


Liens:
[1]: https://diaspora-fr.org/ (lien)
[2]: https://framasphere.org/ (lien)
[3]: http://www.salimvirani.com/facebook/ (lien)
[4]: https://framablog.org/wp-content/uploads/2017/01/salim_virani.png (image)
[5]: https://medium.com/@SaintSal/you-are-our-first-defence-b86ae9a1fff6#.fr4mso1ab (lien)
[6]: https://www.eff.org/deeplinks/2010/04/facebook-timeline (lien)
[7]: https://en.wikipedia.org/wiki/Criticism_of_Facebook#cite_ref-informer_33-0 (lien)
[8]: http://www.forbes.com/sites/anthonykosner/2013/01/21/facebook-is-recycling-your-likes-to-promote-stories-youve-never-seen-to-all-your-friends/ (lien)
[9]: http://www.zdnet.com/article/is-facebook-damaging-your-reputation-with-sneaky-political-posts/ (lien)
[10]: http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=1717563 (lien)
[11]: http://www.digitaltrends.com/social-media/facebook-snitch-on-friends-that-arent-using-real-names/ (lien)
[12]: http://spectrum.ieee.org/podcast/telecom/internet/stalking-on-facebook-is-easier-than-you-think (lien)
[13]: http://www.engadget.com/2014/12/25/facebook-class-action-privacy-lawsuit/ (lien)
[14]: http://www.forbes.com/sites/kashmirhill/2014/05/22/facebook-wants-to-listen-in-on-what-youre-doing/ (lien)
[15]: http://mattmckeon.com/facebook-privacy/ (lien)
[16]: http://www.dw.de/facebook-violates-german-law-hamburg-data-protection-official-says/a-15290120 (lien)
[17]: http://www.makeuseof.com/tag/exif-photo-data-find-understand/ (lien)
[18]: https://www.tripwire.com/state-of-security/security-data-protection/cyber-security/stalk-location-facebook-messenger/ (lien)
[19]: http://www.insure.com/car-insurance/social-media-future.html (lien)
[20]: https://medium.com/@FabioAEsteves/i-have-nothing-to-hide-why-should-i-care-about-my-privacy-f488281b8f1d#.qk4pd42ww (lien)
[21]: http://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/index.html (lien)
[22]: https://framablog.org/wp-content/uploads/2017/01/joellel_CCBY-2.0.jpg (image)
[23]: https://www.flickr.com/photos/ilifeinicity/ (lien)
[24]: http://www.theguardian.com/world/2013/jun/06/us-tech-giants-nsa-data (lien)
[25]: http://www.propublica.org/article/everything-we-know-about-what-data-brokers-know-about-you (lien)
[26]: https://en.wikipedia.org/wiki/TowerData (lien)
[27]: https://www.facebook-studio.com/news/item/new-ways-to-reach-the-right-audience?sf=goyvdok (lien)
[28]: https://www.youtube.com/watch?v=BNkSBy5wWDk (lien)
[29]: http://www.salimvirani.com/facebook/spectrum.ieee.org/podcast/computing/networks/facebook-knows-your-friendseven-if-theyre-not-on-facebook/ (lien)
[30]: http://www.ted.com/talks/jennifer_golbeck_the_curly_fry_conundrum_why_social_media_likes_say_more_than_you_might_think (lien)
[31]: http://www.forbes.com/sites/anthonykosner/2013/08/31/new-facebook-policies-sell-your-face-and-whatever-it-infers/ (lien)
[32]: https://en.wikipedia.org/wiki/Database_marketing (lien)
[33]: http://www.wired.com/2014/08/deep-learning-yann-lecun/ (lien)
[34]: http://europe-v-facebook.org/ (lien)
[35]: http://www.theage.com.au/it-pro/business-it/mastercard-to-access-facebook-user-data-20141006-10qrqy.html (lien)
[36]: http://www.pcworld.idg.com.au/article/565150/how-three-small-credit-card-transactions-could-reveal-your-identity/ (lien)
[37]: https://framablog.org/wp-content/uploads/2017/01/Not_facebook_dislike_thumbs_down.png (image)
[38]: https://www.facebook.com/help/131112897028467/ (lien)
[39]: https://play.google.com/store/apps/details?id=com.fb.photo (lien)
[40]: http://nickbriz.com/facebook/deletePhotos.html (lien)
[41]: https://www.me-desinscrire.fr/reseaux-sociaux/supprimer-un-compte-facebook/ (lien)
[42]: https://www.eff.org/privacybadger (lien)
[43]: https://www.eff.org/https-everywhere (lien)
[44]: http://www.eff.stfi.re/deeplinks/2013/02/howto-opt-out-databrokers-showing-your-targeted-advertisements-facebook (lien)
[45]: https://diasporafoundation.org/about#features (lien)
[46]: https://whispersystems.org/blog/signal/ (lien)
[47]: https://medium.com/@SaintSal/you-are-our-first-defence-b86ae9a1fff6 (lien)
[48]: https://twitter.com/SaintSal/status/817945894578307072 (lien)
[49]: https://www.eff.org/deeplinks/2013/03/facebook-likes-reveal-sensitive-personal-information (lien)
[50]: http://www.pnas.org/content/110/15/5802.full (lien)
[51]: http://www.pnas.org/content/suppl/2013/03/07/1218772110. DCSupplemental/st01.pdf (lien)
[52]: http://www.washingtonpost.com/news/the-intersect/wp/2014/10/29/you-are-what-you-facebook-like/ (lien)
[53]: http://en.wikipedia.org/wiki/Criticism_of_Facebook (lien)
[54]: https://stallman.org/facebook.html (lien)
[55]: http://www.huffingtonpost.com/sam-fiorella/the-insidiousness-of-face_b_4365645.html ? fb_action_ids=800240053354677&amp ; fb_action_types=og.likes&amp ; fb_source=other_multiline&amp ; action_object_map=[224913967679581]&amp ; action_type_map=[%22og.likes%22]&amp ; action_ref_map=[] (lien)
[56]: http://www.telegraph.co.uk/technology/facebook/11217273/Facebooks-Mark-Zuckerberg-Why-I-wear-the-same-T-shirt-every-day.html (lien)
[57]: http://hackread.com/whatsapp-facebook-privacy-data-share/ (lien)
[58]: http://www.irishtimes.com/business/technology/more-than-20-000-join-privacy-action-against-facebook-1.1889192 (lien)
[59]: http://www.slate.com/blogs/future_tense/2014/05/01/a_developer_tool_so_users_can_log_in_with_facebook_but_stay_anonymous.html (lien)
[60]: http://europe-v-facebook.org./EN/Objectives/objectives.html (lien)
[61]: http://www. cbc.ca/1.2844953 (lien)
[62]: http://arstechnica.com/business/2012/07/facebook-com-e-mail-plague-chokes-phone-address-books/ (lien)
[63]: http://spectrum.ieee.org/podcast/computing/networks/facebook-knows-your-friendseven-if-theyre-not-on-facebook/ (lien)
[64]: http://www.efytimes.com/e1/fullnews.asp ? edid=128859 (lien)
[65]: http://arstechnica.com/business/2014/05/facebook-introduces-naggy-ask-function-into-profile-pages/ (lien)
[66]: http://www.theguardian.com/technology/2013/mar/11/facebook-users-reveal-intimate-secrets (lien)
[67]: http://www.theguardian.com/technology/2012/sep/24/facebook-generation-y (lien)
[68]: http://recode.net/2014/11/13/facebooks-new-privacy-rules-clear-the-wear-for-a-payments-push-and-location-based-ads/ (lien)
[69]: http://bits.blogs.nytimes.com/2014/12/16/dutch-regulator-investigates-facebooks-privacy-policy/ (lien)
[70]: http://www.geekwire.com/2014/facebook-gives-privacy-policy-haircut-adds-provisions-payment-location-based-ads/ (lien)
[71]: http://www.wired.com/2012/07/groups-get-facebook-millions/all/ (lien)
[72]: http://www.theguardian.com/technology/2013/mar/03/google-facebook-nothing-lasts-for-ever (lien)
[73]: http://dailyemerald.com/2010/05/27/facebook-reforms-user-settings/ (lien)
[74]: http://www.nytimes.com/interactive/2010/05/12/business/facebook-privacy.html ?_r=0&amp ; ref=personaltech (lien)
[75]: http://blogs.law.harvard.edu/niftyc/archives/1003 (lien)
[76]: http://www.theguardian.com/commentisfree/andrewbrown/2010/may/14/facebook-not-your-friend (lien)
[77]: http://www.spiegel.de/international/germany/crit ique-of-german-credit-agency-plan-to-mine-facebook-for-data-a-837713.html (lien)
[78]: http://www.bbc.co.uk/news/10165573 (lien)
[79]: http://www.pcworld.com/article/218528/famous_facebook_flipflops.html (lien)
[80]: http://www.newyorker.com/magazine/2011/11/28/no-death-no-taxes (lien)
[81]: http://tompride.wordpress.com/2013/04/25/facebook-censors-political-satire-after-complaint-from-jobcentre-plus/ (lien)
[82]: http://tedtranscripts.blogspot.com/2014/10/the-curly-fry-conundrum-why-social.html (lien)
[83]: http://www.theguardian.com/technology/2008/jan/14/facebook (lien)
[84]: http://recode.net/2014/12/24/facebook-must-face-lawsuit-over-scanning-of-users-messages-judge-says/ (lien)
[85]: http://www.forbes.com/sites/kashmirhill/2012/02/16/how-target-figured-out-a-teen-girl-was-pregnant-before-her-father-did/ (lien)
[86]: http://boingboing.net/2014/12/26/war-on-general-purpose-compute.html (lien)
[87]: http://jasonlefkowitz.net/2011/10/dont-worry-about-selling-your-privacy-to-facebook-i-already-sold-it-for-you/ (lien)
[88]: http://techcrunch.com/2012/06/26/facebooks-hidden-like-isnt-just-good-for-mobile-developers-its-good-for-facebook/ (lien)
[89]: https://www.nextinpact.com/news/93194-selon-etude-conditions-d-utilisation-facebook-violent-droit-europeen.htm (lien)
[90]: http://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/02/17/les-conditions-d-utilisation-de-facebook-sont-elles-illegales_1156455_651865.html (lien)
[91]: http://www.blogdumoderateur.com/comment-facebook-espionne/ (lien)
[92]: https://framablog.org/?s=facebook (lien)