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Titre: Cryptomonnaie : la seconde génération
Auteur: Bruno
Date: Tue 29 Jul 2014 17:36:13 +0200
Lien: https://blog.spyou.org/wordpress-mu/2014/07/29/cryptomonnaie-la-seconde-generation/

Vous avez probablement suivi ma petite série sur le bitcoin. Si ce n’est pas le
cas, prenez une bonne dose d’aspirine et lancez vous dans la lecture[1], sinon,
vous serez paumés dans le présent billet.
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[image 2]Voici venir la seconde génération de cryptomonnaie, NXT en tête.

De quoi s’agit-il ? Non, pas d’une Nième version du Bitcoin avec quelques 
ajustements. Il s’agit principalement d’une refonte du principe de base. Le 
bitcoin est majoritairement basé sur le « Proof-of-Work » (PoW) qui, si on 
schématise, donne la masse monétaire créée à ceux qui mettent les plus grosses 
ressources techniques à disposition du réseau. Il utilise également un peu du «
Proof-of-Stake » (PoS) qui consiste à rémunérer les créateurs de blocs avec les
commissions de transaction.

NXT, lui, élimine quasi totalement le PoW, permettant de constituer un réseau 
qui ne demande pas une énergie phénoménale. Il est en ce sens un peu plus 
égalitariste et carrément plus écolo, un simple Raspberry Pi suffit à « miner »
(dans le monde du NXT, on dit « forger »).

Petit bémol : la problématique connue sur le bitcoin (les premiers mineurs sont
assis sur un tas d’or monstrueux) se retrouve également dans NXT puisque 
l’ensemble de la monnaie (1 milliard de NXT) a été émise par le premier bloc et
partagée entre les 73 fondateurs. Ceci étant, ils semblent décidés à dilapider 
ce capital en le donnant aux nouveaux arrivants, rétablissant ainsi une sorte 
d’égalité. On reste tout de même dans un schéma pyramidal, puisque les premiers
servis seront sans doute les plus riches de demain en ayant amassé un capital, 
au détriment des derniers qui devront trimer pour obtenir des NXT de la part 
des premiers.

Vivement la 3ème génération qui implémentera le « Proof-of-Unique-Life » (PoUL)
permettant d’appliquer les concepts de revenu de base aux cryptomonnaies et, 
pourquoi pas, une notion de dévaluation de la valeur de l’argent stocké évitant
l’effet capitalisation.

Pour se lancer dans le NXT, rien de plus simple, il suffit de télécharger le 
client[3] pour son OS et de le lancer. Une fois passée l’inévitable étape de 
téléchargement de la blockchain, on peut commencer à jouer avec.

Passons maintenant aux petites choses croustillantes qui font la particularité 
des NXT :

L’ensemble des NXT existant est issu du premier bloc de la blockchain, lui-même
forgé par le « genesis account ». Mais, contrairement aux bitcoins qui naissent
du néant, les NXT sont nés de la séparation d’avec les AntiNXT qui sont tous 
propriété du genesis account.

Du coup, contrairement au bitcoin où la monnaie peut être perdue mais pas 
détruite, les NXT peuvent être détruits : il suffit de les renvoyer au genesis 
account pour qu’ils rencontrent leurs alterégos AntiNXT et disparaissent corps 
et âme, comme la matière disparaît (théoriquement) au contact de l’antimatière.
L’histoire ne dit pas (encore) ce qui est fait de l’énergie de la rencontre 
d’un NXT avec un Anti-NXT.

On peut accéder au genesis account (NXT-MRCC-2YLS-8M54-3CMAJ) avec la 
passphrase « It was a bright cold day in April, and the clocks were striking 
thirteen. » (tirée de 1984, pour les connaisseurs) où on constatera qu’il y a 
déjà quelques 3022 NXT qui y ont été envoyés et qui ont donc été détruits 
puisque le solde est de -999996978.

Le protocole interdit l’émission de transaction depuis des comptes à soldes 
négatifs, ce qui est logique, puisqu’il serait possible de détruire la monnaie 
à distance en envoyant des AntiNXT.

Un petit mot sur la sécurité à présent. Dans l’immense majorité des 
cryptomonnaies, la clé privée qui protège la monnaie d’un utilisateur est 
générée par la machine. Dans le cas de NXT, vous êtes libres de la choisir. Du 
coup, évitez de choisir « 1234 » … Il suffit, pour vous en convaincre, de 
regarder l’état du compte dont la clé est 1234 : une seule transaction de 4 NXT
presque immédiatement redépensée.

Des cohortes de robots scrutent les transactions en live à la recherche de 
destinataires connus de ce genre pour aller piquer l’argent dans la foulée.

Si vous avez bien lu l’identifiant du genesis account, vous avez remarqué comme
il semble court et simple comparé à une adresse bitcoin. Tous les identifiants 
sont sur le même format. Une discussion a eu lieu à ce sujet fin 2013 en amont 
du lancement du projet. Concrètement, il existe effectivement une multitude de 
phrases secrètes qui mènent à la création d’un même identifiant de compte, 
c’est pour cela que la sécurité d’un compte n’est garantie qu’après avoir 
dépensé au moins une fois un bout de NXT, ce qui permet la publication de la 
clé publique complète auprès de tous les membres du réseau qui n’accepteront 
ensuite plus aucune transaction vers un identifiant partiel commun mais à une 
clé publique différente.

Namecoin avait, il y a quelques temps, posé les base des alias utilisés dans 
NXT. L’idée est d’enregistrer, dans la blockchain, des correspondances. Par 
exemple « Spyou » => « http://blog.spyou.org » et « Spyou-code-CB » => « 1234 
». Chaque création d’alias coute 1NXT (qui va dans la poche de celui qui forge 
le bloc qui contient l’alias). On peut ainsi constituer un système ressemblant 
au DNS.

Le créateur d’un alias peut bien entendu le modifier en le recréant.

Pour finir cette introduction aux cryptomonnaies nextgen, comme pour bitcoin, 
la blockchain ne sert pas nécessairement qu’à transférer des fonds. On peut 
s’en servir pour papoter (comme l’implémentation twister de la blockchain 
bitcoin ou bitmessage dans le même genre), pour voter (j’ai pas encore tout 
exploré de ce côté) ou bien pour échanger des biens, services ou même concepts.

Peu après la naissance du bitcoin est apparue la notion de « colored coin ». Il
s’agit d’une transaction particulière qui transmet également d’autres 
informations.

Jusqu’à présent, ces biens ne pouvaient pas être échangés directement dans le 
protocole. Il fallait acheter les unités de monnaie les représentant, souvent 
via une place de marché externe et centralisée qui supervisait la transaction, 
cassant l’intérêt de la décentralisation des cryptomonnaies.

NXT solutionne le problème avec les assets. On peut émettre un asset contre des
NXT (1000 au minimum). Ces 1000 NXT vont au créateur du bloc qui validera la 
création de l’asset (comme une transaction). L’idée est d’éviter que des assets
fantaisie soient créés.

Un asset peut être à peu près ce qu’on veut : une réduction dans un magasin, 
une part de capital dans une entreprise, un kilo de fromage…

Là où ça devient intéressant, c’est qu’on peut vendre tout ou partie de ses 
assets pour le prix qu’on veut, en peer2peer, sans aucune autorité centrale.

Exemple typique, je veux monter une petite affaire de vente de bracelets 
loom-bands. J’ai trouvé quelqu’un pour me vendre des élastiques pour 10000NXT 
et je peux faire 100 bracelets avec cette matière première. Je vais donc créer 
un asset « loom-bands » avec 100 parts que je vais vendre 120 NXT chacune. La 
contrepartie promise est d’obtenir un bracelet quand je les aurai faist.

Je vais donc réunir théoriquement 12000 NXT (si je me débrouille bien), 
dépenser 10000NXT pour acheter mes élastiques et garder 2000NXT pour ma pomme. 
Quelqu’un peut donc vulgairement acheter un bracelet pour 120 NXT.

Sauf qu’entre le moment où j’ai créé cet asset et le moment où je vais 
finaliser les bracelets et les envoyer, je suis devenu une célébrité 
incontournable du loomband et mes créations s’arrachent 12000 NXT pièce : 
n’importe qui ayant acheté un asset peut le revendre à qui voudra bien 
l’acheter pour le prix qu’il veut.

Une variante peut être aussi de promettre aux gens ayant acheté mon asset un 
revenu mensuel de 3 NXT. Si ma petite affaire de bracelets marche bien, je vais
donc les rémunérer chaque mois et ils pourront revendre leurs parts dans mon 
entreprise à qui ils voudront. On obtient donc un marché du même type que ce 
qu’on connaît en économie classique sauf qu’il n’est pas tenu et réglementé par
une institution : c’est l’ensemble des participants au réseau NXT qui le 
régule.

On peut même créer une cryptomonnaie par dessus NXT sur ce principe. Principe 
qui a d’ailleurs été appliqué à la création des NXT :  le milliard d’unité de 
monnaie sorti du genesis bloc provient de la coloration de 21… bitcoins.

Accrochez-vous bien au pinceau, ce monde d’innovation décoiffe dur… Et si vous 
cherchez un compte à qui envoyer des NXT, pensez à NXT-NJEU-EL29-EHVX-6A6MH :)

Liens:
[1]: http://blog.spyou.org/wordpress-mu/2013/04/22/comment-ca-marche-les-bitcoins/ (lien)
[2]: http://blog.spyou.org/wordpress-mu/files/2014/07/logonxt.png (image)
[3]: http://www.nxt.org/client-download/ (lien)