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authorneodarz <neodarz@neodarz.net>2017-03-10 11:58:22 +0100
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+++ b/Le_travail_salari_atil_encore_du_sens_.txt
@@ -0,0 +1,162 @@
+Titre: Le travail salarié a-t-il encore du sens ?
+Auteur: Bruno
+Date: Wed 15 Feb 2012 09:52:45 +0100
+Lien: https://blog.spyou.org/wordpress-mu/2012/02/15/le-travail-salarie-a-t-il-encore-du-sens/
+
+[Le texte ci-dessous est l'oeuvre de Jean Dornac[1] initialement publié sur le
+blog Etat Critique[2] et reproduit ici avec son aimable autorisation. Il fait
+grandement écho à ma vision du monde du travail. Non qu'être à son compte soit
+une solution magique au problème qu'il décrit, mais c'est peut-être un début de
+piste]
+ ------------------------------------------------------------------------------
+
+Lorsqu’un peuple est saigné comme l’est le peuple grec, il faut se poser nombre
+de questions, dont celui du travail salarié.
+
+Cela fait des années que je me pose la question du sens de ce fameux « travail
+salarié ». Pour être passé par là, de trop nombreuses décennies, je ne sais que
+trop bien qu’il s’agit d’un bien méchant attrape-nigaud. Seulement, voilà, la
+société est organisée ainsi depuis un peu moins de deux siècles, depuis que nos
+lointains parents quittèrent leurs champs aux récoltes aléatoires selon les
+bons vouloirs d’un ciel et d’une météo rarement favorables…
+
+Travailler pour un autre contre un salaire n’est pas, en soi, choquant. Mais
+travailler pour un véritable capitaliste, totalement pris dans son idéologie et
+ses intérêts personnels, peut s’avérer rapidement dramatique. On y perd sa
+liberté et son âme.
+
+Sa liberté ? Ce n’est pas nous qui choisissons nos horaires. Sauf par un refus,
+nous n’avons pas non plus de pouvoir de décision sur la hauteur de notre
+salaire. Souvent même, nous n’avons pas non plus le choix du poste à occuper…
+On le voit très nettement, aujourd’hui, avec un nombre important de jeunes
+sortis de diverses écoles, souvent prestigieuses, et employés à n’importe quoi…
+Le nombre d’heures travaillées, le nombre de jours de vacances et même la
+hauteur du salaire, d’autres en décident, entre les patrons et les députés,
+donc, le pouvoir. Notre seule liberté consiste à quitter l’entreprise dans
+l’espoir de trouver mieux. Ce fut vrai à l’époque où je commençais ma vie en
+entreprise. Nous pouvions partir et revenir à notre gré, ce qui était fort
+déplaisant pour ceux qui nous embauchaient. Les temps ont bien changé, ils sont
+devenus cruels pour le monde salarié à qui l’ont fait comprendre, aujourd’hui,
+que si ça ne lui plaît pas, il peut prendre la porte, pour être rapidement
+remplacé par les chômeurs qui ne demandent pas mieux…
+
+Son âme ? Oui, dans la mesure où l’humain ne grandit essentiellement que par sa
+capacité et son droit de créer. Combien de postes de travail, en cette époque,
+offrent une possible créativité ? Ils sont rares, très rares. Heureux ceux qui
+en possèdent un, malheur aux autres qui, le plus souvent, sont condamnés à des
+travaux répétitifs, sans goût, sans saveur d’où toute passion est exclue.
+Seules compte aux yeux de l’employeur la production, la rentabilité. Ayez le
+malheur d’avoir une mauvaise santé et vous découvrirez quelle réelle valeur
+vous avez aux yeux de celui qui vous paie : Rien ! La mauvaise santé est payée
+au même prix que la malhonnêteté, c’est-à-dire, la porte, le chômage comme
+ligne d’horizon, la perte d’estime de soi, les regards interrogateurs de vos
+proches et, trop souvent, au bout d’un certain temps, leurs doutes pesants et
+humiliants sur votre « volonté » de chercher du travail. On y perd son âme, je
+le sais, je suis passé par cette porte étroite au goût horriblement amer…
+
+Le piège
+
+Nul n’est obligé, comme moi, de penser que le travail salarié est et reste un
+piège hérité des circonstances et de la voracité des possédants de capitaux.
+Cependant, après une carrière de 30 ans, sans problèmes majeurs, puis de
+chômage et petits boulots, ce qui fut mon cas, si notre esprit est resté un
+tant soi peu agile et lucide, nous nous rendons bien compte que nous avons
+participé à un jeu de dupes. Certes, nous recevons un salaire, de plus en plus
+petit ces dernières années, mais qu’en faisons-nous ? Passées les dépenses
+obligées et incontournables, nombreux sont ceux qui, obnubilés par
+d’alléchantes publicités, se précipitent dans un nouveau piège, mortel, celui
+de la consommation sans limite. Ceux-là, et ils sont foule, ne comprennent pas
+qu’après avoir été exploités par le patronat dans leur travail, ils le sont une
+deuxième fois en devenant esclaves d’une consommation sans fin organisée par et
+pour ce même monde des entreprises. Ce qui, aux yeux d’un certain Nicolas
+Sarkozy, justifiait son célèbre et lamentable slogan de « travailler plus pour
+gagner plus » et donc, sous entendu, pour « consommer et dépenser plus ». Là,
+nous étions en pleine folie dont le seul véritable bénéficiaire ne pouvait
+qu’être le monde des entreprise et de ses alliés, pas toujours commodes, le
+monde de la finance et des banques. Et, pour beaucoup, le piège se referme
+définitivement par les dettes accumulées. S’en suit l’interdit bancaire,
+opération des plus profitables pour les banques, une pauvreté accélérée et,
+parfois, le divorce, la fin de la famille puis la rue…
+
+Le serpent se mord la queue
+
+Certains analystes prédisent la fin du capitalisme, tout au moins dans sa forme
+actuelle, la plus hideuse, le libéralisme mondialisé. Je n’ai pas les capacités
+de ces analystes, mais je ne peux m’empêcher de penser comme eux.
+
+On le voit, très clairement, en Grèce, pays maltraité, pays pillé par les
+assoiffés du capital, petits et grands. Ce pays est exsangue, ou plutôt, le
+peuple est exsangue. La famine fait son apparition, les suicides se
+multiplient. Ce qui n’empêche pas l’Europe, avec ses deux pires figures, Merkel
+et Sarkozy, la BCE et le FMI de vouloir poursuivre le pillage sous prétexte du
+remboursement de la dette dont, pourtant, le peuple n’est pas le principal
+responsable. (Voir l’article de Patrick Mignard).
+
+Ce que je vais écrire peut en horrifier plus d’un, je le reconnais. Si
+dramatique qu’est la situation du peuple grec, il s’agit pourtant, peut-être,
+d’une chance unique. Pourquoi ? Parce que, à mon sens, le capitalisme montre
+son vrai visage, sa face hideuse qui réclame qu’on le combatte sans merci. Il
+faut comprendre qu’en Grèce, les salaires des fonctionnaires tout comme du
+privé étant revus à la baisse drastique, à un niveau qui est parfaitement
+ridicule, ils ne permettent plus aux victimes des plans de banquiers nationaux
+ou internationaux, de vivre de ce pourboire humiliant. Du coup, c’est la notion
+même de salariat qui, cette fois, doit être remis en cause.
+
+Durant des décennies, nous avons pensé que c’était un système idéal, les sommes
+perçues augmentant au rythme des luttes sociales. Nous avions acquis de
+nombreux avantages qui, pour le plus grand nombre, étaient satisfaisants. Il
+faudrait, cependant, être aveugle ou stupide pour ne pas comprendre que l’heure
+est arrivée où le patronat et le monde de la finance ont décidé de tout nous
+reprendre. Et que leur importe que les peuples s’effondrent, ils n’en ont rien
+à faire !
+
+A partir de là, à quoi bon rester sous la dépendance d’un monde patronal,
+parfois innocent de cette situation, mais trop souvent complice, lorsqu’on ne
+gagne plus de quoi vivre, de quoi faire vivre sa famille ? Le salariat, dans de
+telles conditions, n’a plus le moindre intérêt pas plus que le moindre sens. Je
+ne doute pas, pour ma part, que si on m’imposait un tel diktat ne pouvant que
+m’entraîner très vite à la rue, à la situation tragique des SDF, je quitterais
+immédiatement ce salariat. Crever pour crever, autant que ce soit dans la
+dignité plutôt qu’en tant qu’esclave et en tant qu’homme couché !
+
+Je ne sais si un nombre important de Grecs fera une telle analyse et un tel
+choix, nul ne peut décider à leur place. Mais par les décisions implacables et
+inacceptables de leur gouvernement non élu, donc bien loin de la démocratie,
+ils ont une occasion unique de rejeter le principe inique du salariat. Le plus
+dur, bien évidemment, est de trouver une solution de remplacement. Beaucoup de
+penseurs en économie se sont cassé les dents sur ce sujet. Il faudra sans doute
+passer par une plus grande solidarité entre citoyens, ce qui n’est pas gagné
+d’avance. Peut-être aussi, comme en divers endroits d’Europe, faudra-il qu’ils
+créent leur monnaie locale, déconnectée des systèmes comme l’euro, cette
+monnaie qui est la meilleure garantie de leur effondrement. Et puis, pourquoi
+pas, il faudra aussi inventer des petits boulots, voire réappliquer le troc
+pour survivre dignement.
+
+Le système, donc, se mord la queue, parce qu’il ouvre enfin un doute sérieux
+sur le principe du salariat. Par ailleurs, l’un de ses moyens d’enrichissement
+le plus rapide, la consommation, va être de plus en plus remise en cause. Les
+gens n’ayant plus les moyens financiers pour y accéder, hormis pour l’absolu
+nécessaire, ce système-là, aussi, s’effondrera. Ce qui signifie, en clair, que
+la consommation est mortelle, elle aussi ! Mais, franchement, est-ce un drame ?
+Je ne crois pas…
+
+Peut-être suis-je trop optimiste ou trop naïf ( ?), moi, réellement, je fais
+confiance au génie des peuples. Souvent, au cours de l’histoire des peuples,
+tout comme au cours de nos vies personnelles, nous trouvons les solutions aux
+problèmes les plus ardus lorsque c’est notre survie qui est en jeu. C’est comme
+si l’instinct de conservation éclairait soudain notre esprit…
+
+Comme le pillage n’est pas prêt de s’arrêter, en Grèce, mais également dans
+tous les autres pays européens, il serait illusoire pour les victimes grecques,
+tout comme pour nous, de nous bercer de rêves de continuité paisible offerts
+par la système du salariat. Celui-ci perdra de plus en plus de sens à mesure
+que le monde malsain de la finance prendra plus de pouvoir à la tête de nos
+pays. Il n’y a rien à attendre de cette « mafia » financière ! Alors, que
+chauffent et s’échauffent nos cerveaux pour remplacer le système gangrené et
+déjà partiellement pourri…
+
+Un serpent qui se mord la queue est un serpent mort… Songez-y…
+
+Liens:
+[1]: https://twitter.com/#!/JeanDornac (lien)
+[2]: http://etat.critique-blog.politique.over-blog.com/ (lien)