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authorneodarz <neodarz@neodarz.net>2017-03-10 11:58:22 +0100
committerneodarz <neodarz@neodarz.net>2017-03-10 11:58:22 +0100
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-rw-r--r--Fabriquer_son_internet_8.txt155
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diff --git a/Fabriquer_son_internet_8.txt b/Fabriquer_son_internet_8.txt
new file mode 100644
index 0000000..e2e6d87
--- /dev/null
+++ b/Fabriquer_son_internet_8.txt
@@ -0,0 +1,155 @@
+Titre: Fabriquer son internet (8)
+Auteur: Bruno
+Date: Tue 23 Jul 2013 11:32:08 +0200
+Lien: https://blog.spyou.org/wordpress-mu/2013/07/23/fabriquer-son-internet-8/
+
+[Le billet qui suit a été écrit et patché en live[1] avec vos commentaires]
+ ------------------------------------------------------------------------------
+[image 3][3]
+
+Eglise de Serbonnes
+
+On ne peut pas crapahuter sur les toits et bloguer en même temps. D’où la pause
+un peu longue dans la série d’article. Je profite que beaucoup de mes camarades
+de Pclight[4] soient en vacances pour reprendre un peu du service.
+
+Dans l’épisode précédent[5], nous avons parlé des divers modes de collecte pour
+transporter son trafic entre ses abonnés et son cœur de réseau. A présent,
+revenons du coté de chez Tatie Martine pour voir comment s’organiser dès le
+début pour ne pas avoir à tout refaire en cours de route.
+
+On distingue deux grandes façon de construire des réseaux sans fils.
+
+La première idée est de se servir de chaque antenne déployée comme d’un
+récepteur (pour alimenter un adhérent qui habite la maison ou l’antenne a été
+accrochée par exemple) mais aussi comme d’un relais pour agrandir le réseau.
+C’est une façon empirique de se déployer mais ça marche plutôt pas mal, surtout
+dans les zones un peu denses avec pas mal d’antennes.
+
+L’avantage est aussi qu’on trouve facilement une antenne à portée et qu’on n’a
+peu (ou pas du tout) besoin de se poser des questions sur l’alignement et le
+pointage des antennes.
+
+Ceci étant, cela veut aussi dire que le bon fonctionnement du réseau est très
+dépendant de l’alimentation des antennes chez chacun. Par exemple, si Tatie
+Martine est utilisée par son voisin pour accéder au réseau et que le
+congélateur fait disjoncter toute la maison pendant les vacances, le voisin est
+marron s’il n’a pas la clé de chez Tatie Martine pour aller remettre le jus en
+route.
+
+Du coup, même si c’est moins ambiance décentralisée, la constitution d’un
+réseau basé sur des points plus ou moins centraux situés dans des lieux
+accessibles en permanence permet d’assurer une plus grande pérennité. On va par
+exemple chercher à s’installer sur des édifices communaux, dans des clochers
+d’église, sur des pylônes partagés à plusieurs opérateurs, etc …
+
+Le principe de base, avant de chercher quel lieu conviendra, c’est de regarder
+ce qu’on a à portée de vue depuis l’endroit qu’on souhaite desservir. Si vous
+êtes dans une cuvette, cerné d’arbres, et sans la moindre maison à portée de
+vue, vous allez gravement galérer. Heureusement, ces cas sont minoritaires.
+
+On trouve assez souvent, même dans le cas des maisons les plus isolées, un
+groupe d’autres maisons, un clocher, un silo ou quelque chose qui dépasse dans
+le paysage. Une fois ces points identifiés sur une carte, la seconde question à
+se poser, c’est la présence ou non de haut débit sur ces points. Un petit
+crochet par les pages jaunes vous donnera un numéro de téléphone à proximité de
+l’endroit retenu, vous permettant d’estimer le débit disponible. Vous êtes dans
+une zone bien couverte par l’ADSL ? Bingo. Sinon, passons à la suite.
+
+Aucun de vos lieux à vue ne permet d’avoir de connexion. Dans un sens, vous
+avez de la chance, ce sont autant de lieux qui auront besoin de la connexion
+une fois que vous l’aurez trouvée. Il va falloir recommencer le travail que
+vous avez fait depuis votre lieu d’origine dans chacun des lieux à vue. Vous
+vous retrouverez donc avec une carte représentant, au centre, le lieu à
+desservir, puis un premier cercle des endroits « à vue », et un second des
+endroits « à vue des endroits à vue ». Vous pouvez recommencer autant de fois
+que vous voulez si vous n’avez toujours pas mis la main sur l’ADSL (ou mieux,
+de la fibre, voir l’article précédent[5])
+
+Normalement, vous devriez trouver un endroit bien équipé assez rapidement.
+L’étape suivante consiste à aller voir la mairie du lieu en question en
+expliquant la démarche. L’argument qui fonctionne assez bien, c’est d’attaquer
+la discussion en expliquant qu’en vous autorisant à vous installer, il aidera
+son copain maire du bled d’à coté. Au besoin, faites-vous aider du maire d’à
+coté, ils se connaissent probablement déjà. Ensuite viennent généralement les
+questions à propos des ondes, ou il est assez simple de montrer que même si on
+ne peut pas parler de risque 0, on parle de puissances très largement
+inférieures au GSM et aux TV.
+
+La dernière question porte en principe sur le prix. Là, tout dépend de votre
+modèle. Soit le réseau est entièrement payé par les adhérents et vous pouvez
+dire « ça ne coutera rien à la collectivité, on peut même vous rembourser les
+15 € d’électricité que ça va coûter par an », soit vous tentez le coup de
+demander une subvention. La première méthode passe généralement assez bien, la
+seconde moins, mais on trouve des maires qui proposent d’eux même de participer
+aux frais, surtout lorsque ce sont eux qui vous ont contacté en premier.
+
+Une fois votre bâtiment câblé (une ligne de téléphone, un petit routeur, une
+antenne), vous allez devoir refaire vos relevés de « qui j’ai à vue » pour
+construire votre réseau. Si vous avez repéré plusieurs personnes intéressées,
+essayez de tracer des faisceaux partant de votre point ADSL et passant au plus
+proche d’un maximum de personnes intéressées. Ce seront ces faisceaux qui vous
+serviront à orienter vos antennes depuis le point ADSL.
+
+Si vous êtes dans le cas ou votre point ADSL n’est pas à vue du point de
+livraison finale, vous devrez monter un relais. Une paire d’antenne et une
+prise électrique suffisent. Plus tard, ce relais pourra aussi desservir
+d’autres points, il faut donc veiller à occuper l’espace de façon intelligente.
+Si vous installez des cerclages sur des cheminées avec des mâts pour fixer vos
+antennes, mettez directement des mâts de 3 mètres et accrochez vos premières
+antennes tout en haut, ça vous laissera de la place plus tard pour en installer
+de nouvelles sans tout démonter.
+
+Vous voyez théoriquement maintenant se dessiner votre réseau. Pas besoin qu’il
+soit totalement en étoile, vous pouvez disséminer les relais un peu partout, le
+réseau va vivre avec le temps et s’agrandir petit à petit. Arrivera même un
+moment où vous le couperez probablement en plusieurs morceaux lorsque vous
+aurez trouvé plusieurs points de livraison ADSL (ou fibre, ou avian carrier,
+pourquoi pas ..)
+
+Revenons, pour finir, sur les réseaux mesh. Une fois votre ossature de réseau
+de transport « moyenne distance » en place, vous pouvez très bien déployer un
+petit bout de réseau mesh local pour desservir plusieurs habitations. Dans le
+cas de PC Light[4] nous préférons sélectionner un point local pour sa pérennité
+(ou l’engagement associatif de la personne qui y habite s’il n’y a pas de
+bâtiment appartenant à la collectivité) pour y implanter une antenne
+sectorielle ou omnidirectionnelle pour desservir les autres habitations.
+
+Ainsi, la dimension communautaire du réseau permet d’offrir une meilleure
+robustesse, et des performances croissantes avec de nouveaux raccordements
+haut-débit ou très-haut-débit à Internet.
+
+Un petit exemple concret pour finir. Nous avons démarré le déploiement sur la
+commune de Serbonnes[6]. Ils ont entre 2/3Mbps pour les plus chanceux et rien
+du tout pour les autres. C’est le maire de la commune voisine, Courlon sur
+Yonne, bien pourvue en ADSL, qui nous a contacté. Les deux églises sont à vue
+l’une de l’autre et celle de Courlon sur Yonne est toute proche du NRA (<>
+500m).
+
+Pour éviter de déposer du matériel actif et de devoir tirer une ligne jusque
+dans le clocher de l’église, nous avons installé notre lien ADSL dans le
+grenier de la bibliothèque municipale, tout bien rangé dans une boite pour
+éviter la poussière. Depuis la bibliothèque, l’antenne dessert le clocher ainsi
+que la mairie et l’école (nous avons donc une première distribution en étoile).
+Depuis le clocher de l’église de Courlon, une antenne pointe vers l’église de
+Serbonnes (photo de l’article. Petit jeu : trouver les antennes), dans le
+clocher de laquelle on trouve une nouvelle antenne pour couvrir la partie du
+village ou nous avions eu des demandes. Celle-ci alimente la mairie, le café et
+le centre d’action sociale d’ou on repart plus loin sur les bords de l’Yonne
+pour couvrir la zone blanche qui ne peut pas avoir d’ADSL du tout.
+
+Nous sommes donc actuellement dans un schéma de réseau avec des étoiles de
+distribution reliées ensemble directement ou par l’intermédiaire de relais
+permettant de s’élever plus haut et donc de porter plus loin. Le lien entre les
+deux églises est prévu de telle sorte qu’il pourra, dans le futur, desservir
+également le village suivant (Michery) si le besoin s’en faisait sentir.
+
+Dans le prochain épisode, on parlera fibre.
+
+Liens:
+[1]: https://pad.ilico.org/p/topowireless (lien)
+[2]: http://blog.spyou.org/wordpress-mu/files/2013/07/20130723-Eglise-Serbonnes.jpg (lien)
+[3]: http://blog.spyou.org/wordpress-mu/files/2013/07/20130723-Eglise-Serbonnes-225x300.jpg (image)
+[4]: http://www.pclight.fr/ (lien)
+[5]: http://blog.spyou.org/wordpress-mu/2013/05/14/fabriquer-son-internet-7/ (lien)
+[6]: http://fr.wikipedia.org/wiki/Serbonnes (lien)