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diff --git a/Chiffrement_scurit_et_liberts_positionnement_de_lObservatoire_des_liberts_et_du_Numrique.txt b/Chiffrement_scurit_et_liberts_positionnement_de_lObservatoire_des_liberts_et_du_Numrique.txt new file mode 100644 index 0000000..848bac8 --- /dev/null +++ b/Chiffrement_scurit_et_liberts_positionnement_de_lObservatoire_des_liberts_et_du_Numrique.txt @@ -0,0 +1,101 @@ +Titre: Chiffrement, sécurité et libertés, positionnement de l’Observatoire des libertés et du Numérique +Auteur: neurone130 +Date: Tue 24 Jan 2017 17:46:05 +0100 +Lien: https://www.laquadrature.net/fr/oln-positionnement-chiffrement + +Paris, 24 janvier 2017 — Depuis quelques temps, certaines volontés politiques +s'affichent afin de remettre en cause les protections techniques et juridiques +garanties par les méthodes de chiffrement. Pour s'opposer à ces propositions +dangereuses, l'Observatoire des Libertés et du Numérique publie son +positionnement concernant la défense du droit au chiffrement, outil +indispensable à la protection des libertés à l'ère numérique. + +Communiqué de presse de l’Observatoire des libertés et du numérique (OLN) + +Le positionnement complet est disponible ici (PDF)[1] + +Résumé du positionnement + +Les capacités (techniques et légales) de surveillance des États à l’ère +numérique sont aujourd’hui telles que le droit fondamental à la vie privée, +garant de la liberté d’expression, d’opinion, d’information, dans une société +démocratique, a été profondément remis en cause ces dernières années, en France +et dans le monde. + +Dans ces conditions, la capacité de chiffrer ses communications numériques et +ses données informatiques est une condition indispensable à la préservation des +droits et libertés fondamentales, et l’un des derniers remparts, individuels et +collectifs, aux intrusions arbitraires et illégales de nombreux acteurs, +étatiques, privés, ou criminels. + +Le chiffrement va bien au-delà d’une question de droits de l'Homme : alors que +le numérique a investi l’ensemble des champs d’activité humains, l’affaiblir, +quelle que soit la technique utilisée, reviendrait à fragiliser +considérablement l’économie, mais aussi la sécurité collective. + +Répétons-le, il n’existe pas de technique d’affaiblissement systémique du +chiffrement qui ne permettrait de viser que les activités criminelles : +l’ensemble des citoyens seraient alors aussi potentiellement visés. Il n’existe +pas non plus de technique d’affaiblissement du chiffrement qui ne profiterait +qu’à des acteurs « bien intentionnés ». Si une faille est créée pour un État +(police, justice, service de renseignements…), elle sera alors disponible pour +tous les autres acteurs (Autres États, organisations criminelles, hackers…) +moins bien intentionnés. + +Le chiffrement est-il utilisé par des personnes se livrant à des activités +criminelles ? Oui, puisque par nature celles-ci tentent de dissimuler leurs +actes. Mais il est surtout utilisé chaque jour par chaque citoyen, dans chacune +ou presque de ses activités numériques. Des criminels peuvent fomenter leurs +activités dans une voiture fermée. Il ne viendrait à personne l’idée de +supprimer les voitures, ou de les doter systématiquement d’un système d’écoutes +intégré directement accessible aux services de l’État. + +Pourtant, c’est cette logique que défendent les partisans d’une criminalisation +ou d’un affaiblissement du chiffrement. De la même manière qu’il existe des +possibilités techniques de mettre sur écoute un espace (comme une voiture) où +se dérouleraient des activités criminelles, qui doivent être encadrées par le +droit, il existe un large éventail de possibilités légales et de techniques +d’enquête permettant aux services de l’État de collecter des éléments de preuve +à l’encontre d’organisations suspectées d’activités criminelles. Cet arsenal +légal, comme les outils d'interception et de décryptage, a été largement +renforcé ces dernières années. + +Le bénéfice d’un affaiblissement supplémentaire du chiffrement dans la lutte +contre la criminalité semble très faible, pour ne pas dire incertain. Ce qui +est certain par contre, c'est que les conséquences seraient dévastatrices pour +les droits et libertés de chacun, l’économie et la sécurité du pays, et pour la +vie en société de manière générale. + +Propositions de l’Observatoire des libertés et du numérique + +L’Observatoire des libertés et du numérique appelle les acteurs publics et +acteurs privés du numérique à : + + * renoncer à toute initiative visant à affaiblir juridiquement ou + techniquement les outils de chiffrement ; + * consulter les institutions et les acteurs de la société civile pertinents + suffisamment en amont de tout projet qui aurait des incidences sur le + chiffrement ; + * garantir à toute personne l’accès à un chiffrement robuste, outil + indispensable au respect du droit à la vie privée dans le domaine numérique + ; + * promouvoir auprès du public l’importance du chiffrement de ses données et + communications numériques et en faciliter l'utilisation et le + développement. + +Le positionnement complet est disponible ici (PDF)[1] + +Organisations membres de l’OLN : Amnesty International France[2], Le CECIL[3], +Creis-Terminal[4], La Ligue des Droits de l'Homme (LDH)[5], La Quadrature du +Net (LQDN)[6], Le Syndicat des Avocats de France (SAF)[7], Le Syndicat de la +Magistrature (SM)[8]. + +Liens: +[1]: https://www.laquadrature.net/files/201701_Oln_chiffrementsecuritelibertes.pdf (lien) +[2]: http://www.amnesty.fr (lien) +[3]: http://www.lececil.org (lien) +[4]: http://www.lecreis.org (lien) +[5]: http://www.ldh-france.org/ (lien) +[6]: http://www.laquadrature.net/fr (lien) +[7]: http://www.lesaf.org/accueil.html (lien) +[8]: http://www.syndicat-magistrature.org (lien) |